Carton rouge - League Edition

Présentation

Encore plus abscons que les wargames : les jeux de gestion d'équipe de football. Qu'ils concernent une équipe particulière ou toute une division, il en sortait un grand nombre, les plupart étant rébarbatifs pour les profanes. Après tout, quitte à se consacrer à un jeu de gestion, il est plus motivant de prendre le rôle d'un dieu ou un empereur qu'un Guy Roux. Ces softs se vendaient très bien en Grande-Bretagne, où les paris, pronostics et statistiques footballistiques étaient très populaires, et bizarrement, cela se vend encore mieux aujourd'hui. Carton rouge est un volume d'une série de jeux à succès de l'éditeur allemand Ascon qui a été importé et traduit par Silmarils. On peut prendre la direction d'une des 20 équipes françaises proposées - ça va faire hurler, mais Marseille n'y apparaît pas.

Carton rouge joue sur deux tableaux : financier et tactique. Pour l'aspect financier, en plus des contrats et transferts de joueurs, il est possible de fixer le prix des places, d'aménager le stade local... Pour la tactique, avant chaque match, il faut sélectionner les joueurs qui, heu, joueront, ainsi qu'un tireur de penalties et un tireur de coup franc (colonne à droite des noms). Ensuite, il n'y a plus qu'à sélectionner la stratégie à adopter (offensive, défensive), quelques options, et le match commence. Comme tous les jeux du genre, on n'intervient pas directement dans la partie, sauf pour échanger deux joueurs ou changer la stratégie à la mi-temps. Des descriptions défilent, et lorsqu'une action importante a lieu, elle est illustrée par une animation et un commentaire audio prononcé par un certain Didier Roustan. Il semble également que la psychologie des joueurs soit prise en compte et qu'ils dépriment et jouent moins bien s'ils sont mal payés ou s'ils ne touchent pas le ballon. Carton rouge est donc assez complet dans ses options, même si comme d'habitude, il n'y a ni corruption, ni dopage, ha non mon bon monsieur, nous sommes des gens respectables, nous ne touchons pas à ces choses-là. Du coup, je comprends mieux pourquoi l'équipe de Marseille n'est pas représentée.

Le moins que l'on puisse dire, c'est que Ascon a fait des efforts pour séduire ceux qui se contrefootent du foute : les écrans sont jolis, les tableaux de chiffres pas trop indigestes et l'interface exploite les deux boutons de la souris. Pour remplir un peu le CD, les auteurs ont ajouté des musiques au format CD audio qui sonnent comme de purs génériques d'émission de foot, avec les synthés à mullet et les guitares dignes de Johnny "Oh les champions" Hallyday. Ces musiques ne servent pas seulement d'intro, on les entend sur tous les écrans, même ceux de gestion. Difficile de se concentrer sur ses finances avec un boucan pareil, heureusement on peut les couper ! A l'inverse, le rythme haché des commentaires et la mollesse des animations font que les matches n'ont rien de palpitant, mais l'intérêt n'est pas là. L'essentiel est d'arriver à faire vivre son équipe, ne pas perdre d'argent, et si possible gagner quelques coupes.

Lancement sous DOSBox

Pour profiter des voix digitalisées pendant le match, il faut que la carte Sound Blaster utilise l'IRQ 5, n'oubliez pas de le spécifier votre fichier de configuration DOSBox.
Lancez le fichier INSTALL.EXE de l'image disque. Après l'installation et la configuration (choisissez à la fois "Musique CD" et "Sound Blaster"), allez dans le répertoire créé sur le disque dur virtuel et exécutez CR.BAT.

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