Garfield 2

Introduction

Bande-dessinée humoristique américaine créée par l’auteur Jim Davis en 1978, Garfield raconte la vie du chat éponyme, de son maître Jon et de son ami et rival le chien Odie. Dans ce comic-strip, Garfield est un chat orange, obèse et fainéant, qui ne songe qu’à dormir, s’empiffrer de lasagnes et tourmenter son maître et son pauvre ami canin. La bande-dessinée est caractérisée par son humour très cynique et par les réflexions flegmatiques et désabusées que distille le gros chat orange dans sa tranquille vie de chat domestique d’une banlieue moyenne américaine. Traduite en une trentaine de langues, ayant généré plus d’un milliard de dollars de recettes au milieu des années 2000, période à laquelle appartient le jeu de ce présent test, et étant une oeuvre toujours écrite et produite à ce jour plus de 40 ans après sa création, Garfield est un immense succès international et intergénérationnel, et la bande-dessinée a tout naturellement été adaptée sur différents supports, le principal d’entre-eux étant le cinéma.

Au grand écran, le premier long-métrage réalisé par Peter Hewitt et sorti en 2004 mélange animation et prises de vues réelles, et est un grand succès commercial, tandis que la critique trouve cette adaptation timorée et un peu éloignée du matériau d’origine. Bien qu’un jeu de la licence Garfield sorte la même année, ce dernier et le film n’ont pas grand-chose à voir, puisque l’adaptation vidéoludique est basée directement sur le comic-strip et ne reprend pas le scénario du long-métrage. Deux ans plus tard, sort dans les salles la suite cinématographique du premier film, sobrement intitulée ‘’Garfield 2’’ et réalisée par Tim Hill, et voit le gros chat orange quitter pour la première fois son nid douillet, puisque l’intrigue se passe cette fois-ci au Royaume-Uni.

Dans cette suite, Jon, Garfield et Odie s’envolent vers le château de Carlyle en Angleterre, car le premier souhaite y retrouver sa petite-amie Liz et la demander en mariage. Or il se trouve que la propriétaire du domaine, récemment disparue, a légué toute sa fortune à Prince, un chat qui ressemble comme deux gouttes d’eau à Garfield ; et ce au détriment de son neveu le perfide Lord Dargis. Suite aux manigances de ce dernier, les deux matous se retrouvent intervertis, et si Prince découvre la vie d’un chat de salon normal, Garfield lui se retrouve à la tête du domaine princier, et va devoir y aider les animaux qui y vivent à se débarrasser de Dargis et à sauver le domaine d’un sinistre projet immobilier.

Contrairement à son prédécesseur, le long-métrage sera ici adapté en jeu-vidéo, avec un titre développé par Asobo Studio et édité par The Game Factory la même année que la sortie du film. Seule adaptation vidéoludique des aventures de Garfield au grand écran, cette dernière suit la trame du long-métrage, à partir du moment où le gros chat orange arrive à la tête du domaine. Jeu de plateforme en 3D et en monde ouvert, le joueur y incarnera Garfield, et devra triompher de divers défis à travers toute la propriété afin d’aider les animaux du domaine à se débarrasser de Dargis, le temps que le véritable Prince fasse son retour.

Principe du jeu

Au début de l’aventure, Garfield se trouve accueilli par les animaux du château qui espèrent que ce dernier, de par sa ressemblance physique avec Prince, les protège de Dargis et de son sombre projet de transformer le domaine en complexe immobilier. Winston, le bulldog serviteur du véritable Prince, assisté de Odie, va apprendre à Garfield les principaux mouvements de base, à savoir se déplacer dans toutes les directions, sauter, faire un double saut, faire une attaque statique avec sa queue et faire une attaque en mouvement en chargeant sa cible. À partir de là, le gros matou se retrouvera dans le hall d’entrée du château, qui fait office de hub central, et aura accès aux différentes parties du domaine afin d’y relever les 31 défis qui lui permettront de vaincre le perfide Dargis.

Ainsi, le domaine princier est divisé en quatre grands niveaux ouverts, à savoir le jardin, le château, les égouts et les toits ; et Garfield aura dans chacun de ces niveaux sept ou huit défis à trouver et à relever. Ces derniers consistent souvent en de courtes épreuves chronométrées, où le gros matou devra remplir un objectif dans le temps imparti. Faire la course contre Preston le perroquet, danser au rythme de la musique, ramasser des chronomètres pendant un parcours d’obstacles ou casser des vases positionnés sur différentes plateformes alentours seront les missions que le flegmatique chat orange devra mener à bien. Au cours de son aventure, Garfield sera également amené à libérer deux animaux que Dargis a fait prisonniers, à savoir Christophe l’oie et Claudius le rat. Une fois libérés, le premier permettra de réaliser des parcours chronométrés dans les airs, tandis que le second permettra de résoudre des puzzles avec des blocs à déplacer et des billes à amener au bout d’un parcours.

En plus de ces missions traditionnelles, chacune des quatre parties du monde ouvert donnera lieu à la recherche de collectibles, le joueur devant mettre la main sur 80 parts de lasagnes par zone afin de remporter un défi. Il s’agira donc de fouiller chaque recoin du domaine afin de dénicher ces précieux collectibles. Mais pas de panique, il y en a en réalité plus que le nombre demandé dans chaque zone, et il ne sera donc pas très difficile de mettre la main sur les parts de lasagnes demandées.

Dans chacune des quatre parties du domaine, Garfield sera confronté à des phases de plateforme, avec des sauts à réaliser afin de progresser le long du parcours. En addition à ces parcours d’obstacles périlleux, le gros matou aura également affaire à plusieurs ennemis, parmi lesquels se retrouveront pêle-mêle rats, chiens, porcs-épics, armures médiévales et araignées. La jauge de santé est divisée en huit cadrans, et tomber dans le vide, se prendre des pics ou se faire toucher par un ennemi diminuera progressivement la jauge. Si cette dernière devient vide, c’est alors le game-over, Garfield est éjecté du niveau, et devra recommencer ce dernier avec une vie en moins. Pas de panique cependant, le joueur trouvera tout au long de l’aventure des jetons Garfield permettant de regagner de la vie, les jaunes remplissant la jauge de santé en entier et les rouges redonnant une vie supplémentaire.

Au fil de l’aventure et du déblocage des différentes zones, Winston et Odie apprendront à Garfield de nouveaux mouvements permettant de triompher de nouveaux obstacles et d’atteindre de nouvelles plateformes. Super-saut, attaque aérienne, saut long et rebonds sur les murs seront autant de mouvements que le gros matou pourra désormais mettre en ????Å"uvre dans les différents niveaux. Une fois l’entièreté des mouvements débloqués, l’ensemble des défis seront accessibles et il reviendra donc au joueur de tous les remporter afin de se rendre au combat de boss final.

Lorsque Garfield aura triomphé de tous les défis de chacune des quatre zones principales, ce dernier aura alors accès aux catacombes où il pourra alors enfin affronter Dargis. Lors du combat final, Garfield devra via une série d’interrupteurs détruire la maquette du projet immobilier de Dargis, pendant que ce dernier lui lance des projectiles. Une fois la maquette détruite intégralement, et devant le retour du véritable Prince inopinément à ce moment là, Dargis abandonnera alors ses sombres dessins, et le domaine ainsi que que les animaux qui y vivent seront alors sauvés.

Jeu de plateforme en 3D relativement classique, Garfield 2 gratifie cependant le joueur d’un monde ouvert, où ce dernier pourra explorer à sa guise le château du film, et remporter dans l’ordre de son choix les différents défis proposés. Si le titre propose quelques bonnes idées et quelques bonnes variations de gameplay, comme les épreuves de danse, les épreuves de vol avec Christophe ou les puzzles avec Claudius, le titre n’en reste pas moins très conventionnel et devient rapidement répétitif. En effet, les défis sont de courtes durées, généralement entre deux et cinq minutes, et restent globalement similaires voir identiques en fonction des quatre zones principales visitées. Si les premiers défis réalisés restent sympathiques, la lassitude s’installe rapidement devant la récursivité de ces derniers, et le titre peine à se réinventer au fur et à mesure que le joueur progresse dans l’aventure. Si le monde ouvert est une bonne addition et permet de se balader librement dans le domaine, Garfield 2 souffre de son classicisme, et reste au final une aventure très classique et redondante dans la lignée des jeux de plateforme à licence de l’époque.

Graphismes et sons

Comme évoqué précédemment, Garfield 2 est l’unique adaptation vidéoludique des longs-métrages tirés de la bande-dessinée, les autres titres de la licence étant directement des adaptations du comic-strip. Ainsi, contrairement aux graphismes cartoons des autres jeux Garfield, ce présent titre est l’unique à présenter des graphismes photo-réalistes. Visuellement, Garfield 2 est un titre correct dans les standards de l’époque. Le héros et les animaux sont relativement bien modélisés, les textures sont plutôt réussies, la lumière et les effets de particules sont satisfaisants, les animations sont fluides et la profondeur de champ est suffisamment importante pour ne pas casser l’immersion. Même si elle reprend l’esthétique du film, la direction artistique du jeu est particulièrement réussie, l’intérieur du château et les jardins étant parfaitement crédibles comme domaine princier du XVIIe siècle.

Cependant, il convient de remarquer que les environnements sont très inégaux, les toits du château étant uniformément gris et ternes. De plus, le château en lui-même n’a pas été modélisé en vue de dessus lorsque Garfield se trouve sur les toits, un brouillard dense faisant office de sol et donnant l’impression de se trouver à une altitude stratosphérique parmi les nuages. De plus, si les ennemis ne sont pas si mal modélisés, il convient toutefois de se questionner sur la taille des rats et des araignées qui peuplent le château, ces derniers étant aussi imposants que le gros matou lui-même. Des défauts qui ne portent pas vraiment atteinte à la qualité générale du titre, mais qui font tout de même un peu tâche visuellement.

Côté sonore, les bruitages de Garfield 2 sont relativement corrects, et participent à l’ambiance générale du titre dans ce vénérable domaine princier. Concernant le doublage en français, si les animaux du château ont une voix correcte et crédible, celle de Garfield est toutefois ratée et complètement hors-sujet, l’acteur n’ayant ni la voix ni le ton pour incarner le cynique chat potelé. En lieu et place d’une voix qui ressemblerait à celle de la série télé de 1982, le gros matou a ici un timbre hautain et presque joyeux par moments, à l’extrême opposé du caractère du personnage. Si cela n’est pas un défaut rédhibitoire, ce raté a tout de même le chic de briser un peu l’immersion du joueur dans l’aventure lors des cinématiques.

Musicalement, Garfield 2 propose une bande-son unique et différente de celle du long-métrage. Si les musiques du titre ne sont pas des grands classiques du 10ème art, il doit tout de même être noté que les pistes présentes dans chaque niveau sont assez réussies et plutôt entraînantes, sans pour autant être envahissantes et masquer l’action. Chaque niveau propose une piste différente, de même que le hub central, et ces thèmes instrumentaux restent plutôt bien dans la tête sans toutefois être agaçants. Une belle surprise qui rend l’aventure agréable, a fortiori dans les épreuves de danse où le gros matou orange doit se déhancher sur des versions remixées des thèmes de chaque niveau.

Gameplay

Côté jouabilité, Garfield 2 est un titre relativement plaisant avec un chat qui se manoeuvre très bien et des mouvements diversifiés qui donnent au joueur l’opportunité du choix de la méthode appropriée pour atteindre telle ou telle plateforme. Les contrôles répondent correctement, et il est rare de perdre de la vie à cause de problèmes de maniabilité. Comme toujours dans les jeux de plateforme en 3D, il arrive que la caméra soit un peu perdue, mais ce problème se fait moins ressentir que dans les autres jeux de plateforme de la licence.

Vis-à-vis du level-design, la force du titre vient de son monde ouvert, et de la manière non-linéaire de remporter les défis, de récupérer les parts de lasagnes, d’atteindre les différentes plateformes et de progresser dans les niveaux. Cette ouverture des niveaux est fort appréciable, et il est souvent agréable d’explorer le domaine à sa guise et de se créer son chemin semi-personnalisé pour progresser dans l’aventure. Un bon point qui satisfera les joueurs occasionnels et qui ravira les adeptes de l’exploration.

Par ailleurs, Garfield 2 est un jeu relativement bien équilibré, avec quatre niveaux de difficulté proposés en fonction de la dextérité de chacun, le niveau ultime n’étant déverrouillé qu’une fois l’aventure terminée dans une difficulté inférieure. Ce présent test a été réalisé en difficulté moyenne, et le challenge proposé convient parfaitement aux enfants qui souhaitent essayer le titre, sans toutefois tomber dans la simplicité à outrance, ce qui permettra également aux adultes de s’amuser. Cependant, l’aventure sera de relative courte durée, les 31 défis proposés étant très courts et l’histoire se bouclant en environ 4h sans foncer pour obtenir le 100%. Une fois Dargis vaincu, il n’y a de surcroît aucun bonus ou objectif secondaire à réaliser, l’aventure étant considérée par le jeu comme close. Si cette virée aura été plutôt agréable, le joueur reste un peu sur sa faim après une histoire assez courte et rapidement complétée.

Conclusion

Dans l’esprit des jeux de plateforme tirés de films de cette époque, Garfield 2 le jeu reste une aventure relativement sympathique et agréable, et permet de prolonger l’expérience du long-métrage si l’on a aimé ce dernier. Doté de graphismes corrects, de musiques de qualité, d’un monde ouvert agréable à parcourir avec des niveaux non-linéaires qui laissent la place à l’exploration, et de phases de gameplay réussies, Garfield 2 se place comme une adaptation relativement réussie des aventures du gros chat orange, là où les autres titres de la licence peinent parfois à fournir au joueur une expérience qualitative.

Cependant, des défis trop succincts et répétitifs, une aventure et des mécaniques très conventionnels, des niveaux visuellement inégaux, un doublage français raté et une faible durée de vie sont autant de lacunes qui empêchent Garfield 2 d’être un véritable bon jeu. Si cette virée n’est pas spécialement désagréable, il convient de noter que le classicisme du titre et la répétitivité des missions à remporter installent à la longue une certaine lassitude face à ce soft qui peine à se réinventer et à sortir des sentiers battus. Si Garfield 2 offre au joueur une aventure relativement plaisante, cette dernière reste finalement assez oubliable tant elle ressemble aux autres jeux de plateforme en 3D de l’époque. Une virée sympathique le temps qu’elle dure, mais pas pour autant qualifiable de brillante ou de mémorable.

Une fois les deux longs-métrages Garfield sortis en 2004 et en 2006, la saga cinématographique s’arrêtera devant le succès critique mitigé que les films auront reçus, le mélange entre animation et prises de vues réelles n’étant pas au goût de tous. Cependant, un nouveau film en images de synthèse est en production au moment de la rédaction de ce test, et il y a fort à parier qu’une adaptation vidéoludique soit également de la partie. La licence n’ayant pas connu de jeux de plateforme depuis 2007, il reste à espérer que le célèbre chat orange aura droit de nouveau à une grande aventure pleine de lasagnes et de péripéties. Patience sera donc le maître mot en attendant cette nouvelle adaptation de la célèbre bande-dessinée.

-IceTea- (Jeu, scans CD-ROM, Screenshots et commentaires)

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