Fort Boyard : Millennium

Dur comme Arok !

Après deux opus centrés sur le jeu célèbre éponyme, le studio Microids reprend la licence pour en faire un jeu d'action-aventure reprenant les codes inspirés par Tomb Raider. Que vous incarniez Guilliam ou Anna, votre but est de sauver votre alter ego des griffes d'un mystérieux peuple infernal, mi-humain et mi-animal, qui a élu domicile près de La Rochelle, et transformé le fort en un vaisseau de pierre truffé de pièges. Vous étiez avec votre aimé(e) sur la plage lorsque des bandits vous ont assommés et emmenés dans une barque. Un orage survient et vous chavirez, échappant à la surveillance de vos geôliers. Vous nagez jusqu'au fort et pénétrez par une fenêtre pour arriver dans une salle. Le spectre de Fouras vous apporte un bâton pour que vous ayez une arme. Il faut retrouver votre amour et fuir de ce lieu infesté par les Enfers. Vite ! Le sorcier qui commande les créatures se nomme Arok, et le Père Fouras est bien disposé à vous aider à délivrer votre amour tout en délivrant les lieux de ces présences malfaisantes. Saurez-vous terrasser Arok et rendre les lieux aussi propres que ne les avaient trouvés Jacques Antoine, le créateur du jeu en 1989 ?

Pas de clepsydre mais un clavier

Le jeu débute dans une salle (que l'on appelle cellule puisque la porte est cadenassée) et le concept est de s'en sortir à la manière de la résolution d'un puzzle : vous allez sauter sur des plateformes, ouvrir des coffres, récupérer des clés, actionner des leviers et vous balancer au bout d'une corde pour sauter par-dessus les obstacles. Chaque cellule est entrecoupée d'une cinématique plus ou moins courte, avec une intrigue qui se resserre autour des raisons qui poussent la bande d'Arok à infester ces lieux. La toute première partie du jeu, outre le maniement du jeu, sera de vous habituer aux mouvements de caméra et aux subtilités que le clavier impose. Et de mettre la main sur un talisman qui sera la clé de votre progression dans le scénario.

Heureusement, vous pouvez changer la configuration des touches si vous n'êtes pas satisfait des paramètres par défaut, et c'est dans le menu de démarrage qu'il vous faudra intervenir. Vous allez aussi devoir vous battre contre des créatures, avec votre bâton ou avec votre magie, jusqu'à ce que vous appreniez à vous glisser dans la peau de créatures qui peuvent ramper dans des recoins sombres ou dans des lieux trop exigus pour un humain.

Navet ou joyau, Fort Boyard ou tord-boyau ?

La presse de l'époque a rejeté cet opus, le condamnant à une existence commerciale éphémère. C'est vrai que la caméra demande un peu de temps pour que l'on s'habitue à elle. C'est vrai que le personnage a un bug de transparence au moins au début de chaque cellule, mais au moins cela permet de mieux se représenter les pièges qui sont tendus ici-bas pour vous mettre game over. Les sons sont plutôt convenables, même si on a l'impression que c'est du Tomb Raider recyclé avec les grincements de porte et les ahanements dans l'effort, mais la musique est aléatoire et rare. Les mouvements sont parfois lents et les sauts demandent une précision qui favorise les faux-pas et les game over intempestifs. D'ailleurs, on ne peut sauvegarder une partie au milieu d'une salle, les sauvegardes sont automatiques au début de chaque cellule. En cas de Game Over, vous recommencerez au tout début de la pièce, et votre jauge de rage risque d'exploser dans certaines phases de jeu. Il n'empêche... Ce jeu vous plonge dans une aventure à la Dark Vengeance ou dans un univers à la Indiana Jones. On s'éloigne du jeu télévisé pour intégrer une véritable aventure médiévale qui se passe dans une époque indéfinie. Comme si le rêve du téléspectateur se transformait en voyage à travers le temps pour un donjon & dragons plein de rebondissements.
On pourra trouver que le jeu est trop ceci, pas assez cela, un tantinet facile, avec aucun niveau de difficulté et une "rejouabilité" quasi nulle. On pourra déplorer l'utilisation de la licence pour faire des sous, décrier un scénario archi éculé, ben moi, votre humble testeur, je l'ai bien aimé. Pas assez pour le labelliser "abandonware d'or" ou "jeu du mois", mais c'est un titre qu'il vous faut essayer, et chercher à sortir des cellules en utilisant votre seule sagacité. Et vous verrez que ce jeu n'est pas aussi mauvais que ce que les magazines ont dit. Près de 25 ans après ce jeu, on se dit que les petits gars de Microids venaient de faire un jeu oldie qui venait clore toute une époque. Un jeu qui ferme le siècle, comme un générique de fin, comme un crépuscule, comme un épilogue. Un vrai Hit du retrogaming, en somme, un jeu qui se mérite. Et vous, qu'en dîtes-vous ?

Lancement

L'équipe technique a créé une version automatique qui vous permettra de jouer directement. Le jeu est difficile à faire tourner avec un émulateur et les mains dans le cambouis, alors ne vous gênez pas, utilisez la version automatique et n'hésitez pas à remercier l'équipe de Sagitaire021.

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