eRacer
Date de sortie
2001 ()
Genre
Développement
Systèmes
systeme
Multijoueurs


titre Introduction

Rage Software était une entreprise britannique de développement et d’édition de jeux-vidéos, basée à Liverpool, et active de 1992 à 2003. Active à la fois sur consoles et sur micro-ordinateurs dans les années 1990, la firme était à l’origine spécialisée dans les jeux de sport, et en particulier dans les jeux de football avec des titres comme Striker ou Ultimate Soccer, avant de partiellement se tourner vers les jeux de rallye comme par exemple Power Drive, issu initialement du milieu de l’arcade. À l’origine uniquement du côté du développement en travaillant avec des grands éditeurs de l’industrie, Rage va s’essayer à l’édition à partir des années 2000, ce qui va leur permettre de s’adonner à des projets plus personnels. Forts de leur expérience en jeux de rallye, c’est ainsi que Wild Wild Racing ou encore Rage Rally vont voir le jour en 2000. Cependant, c’est l’année suivante avec leur titre eRacer que le studio liverpuldien (de Liverpool donc) va connaître son plus grand succès.

Reprenant grandement Rage Rally, mais en proposant cette fois-ci une expérience un peu plus variée avec des tracés urbains sur asphalte en plus des habituels chemins de terre et de graviers inhérents au rallye, eRacer propose au joueur de courir dans divers lieux du Royaume-Uni contre des bots ou bien de vrais joueurs en local ou en ligne. Avec une conduite à mi-chemin entre arcade et simulation, des tracés urbains à la forme et à la localisation uniques et novatrices, et une réalisation soignée faisant la part belle aux graphismes photoréalistes et aux effets de lumière, eRacer va s’attirer des critiques généralement favorables à sa sortie, certains comparant même le titre à un Gran Turismo ou un Metropolis Street Racer sur PC. Mais qu’en est-il réellement, le soft de Rage mérite-t-il ces avis favorables, ou bien est-il un sempiternel jeu de course générique caractéristique de cette époque ? C’est donc parti pour le test de eRacer sur PC.

titre Courses de rues en outre-Manche

eRacer est donc un jeu de courses de rues proposant au joueur de courir sur treize circuits différents au volant de sept voitures possédant chacune ses caractéristiques propres. Les tracés du soft se situent tous au Royaume-Uni, et ont la particularité d’être localisés dans des environnements urbains, avec tout ce que cela implique au niveau du level-design et de la forme des tracés. On pourra ainsi courir au milieu d’une gare, dans une usine chimique, sur un porte-avions, dans une carrière de pierre, dans un parking souterrain, dans une station balnéaire au bord de la mer, ou encore en plein cœur de Londres. Une variété bienvenue, puisque chaque circuit possède ses spécificités et une identité bien propre qui diffèrent des autres tracés. Ainsi, certains circuits seront très rapides avec beaucoup de lignes droites et de virages amples, tandis que d’autres seront au contraire très techniques avec beaucoup de virages en épingle permettant de faire travailler le frein à main.

En solo, le titre possède trois modes de jeux, à savoir championnat, arcade et contre-la-montre, ainsi que deux modes de difficulté, à savoir amateur et professionnel. Le mode arcade permet de s’essayer dans une course simple sur le circuit de son choix en pouvant régler les paramètres de la course, tels que la difficulté, le nombre de tours ou encore le nombre d’adversaires, tandis que le mode contre-la-montre permet d’effectuer des tours chronométrés à volonté sur les différents circuits, et ce sans être importuné par les voitures adverses. Enfin, et c’est le cœur du jeu, le mode championnat consiste à enchaîner l’intégralité des circuits dans l’ordre contre sept adversaires, et ce afin de remporter des crédits qui permettront de s’engager dans la course suivante.

Fait assez notable, il n’y a pas de système de points dans le mode championnat, contrairement aux autres titres similaires proposant ce même mode de jeu. En effet, les huit concurrents démarrent tous avec 30000 crédits, et doivent les dépenser pour s’inscrire aux courses et pour réparer leurs voitures après celles-ci, et ils en gagnent après chaque course en fonction de la position d’arrivée. Le vainqueur du championnat est le pilote le plus riche à l’issue des treize circuits, sachant qu’il faut impérativement finir au pire quatrième (difficulté amateur) ou deuxième (difficulté professionnelle) pour pouvoir accéder à la course suivante.

Ce système assez unique a pour mérite de promouvoir la conduite propre et sans bavure, car en effet il ne sert à rien d’empocher des gros gains en finissant tout le temps premier si par derrière les frais de réparation de la voiture dépassent les gains de la course. De plus, le jeu incorpore des dégâts à la fois cosmétiques et mécaniques, et une voiture trop abîmée se mettra à fumer et aura d’importantes pertes de performances si le pilote ne prend pas garde à suffisamment éviter les collisions. Il faudra donc allier vitesse et résilience pour pouvoir triompher du championnat, et ainsi débloquer l’intégralité des voitures et circuits du jeu, la plupart d’entre eux étant verrouillés au commencement. À noter que remporter le championnat en difficulté amateur permettra de débloquer un circuit bonus, tandis que la victoire en difficulté professionnelle donnera l’accès quant à elle à une voiture bonus, portant finalement le nombre de tracés et de véhicules à respectivement quatorze et huit.

Au global, eRacer propose une expérience complète et diversifiée, quoique très classique pour un jeu de ce type et en accord avec ce que propose la concurrence. Si les modes arcade et contre-la-montre permettront de s’entraîner sur les différents tracés, c’est véritablement le mode championnat duquel il faudra triompher pour débloquer l’intégralité du contenu du jeu. Un challenge assez intéressant, quoiqu’il ne propose pas vraiment de variations dans le gameplay ou même une grande re-jouabilité. En effet, une fois le championnat passé, il n’y a plus grand-chose à faire dans ce titre qui encore une fois ne propose des choses que très convenues pour le genre. En l’absence de variantes de tracés, de conditions météorologiques, ou de modes de jeux un peu plus diversifiés (courses d’endurance, courses à élimination, etc.), force est de constater que eRacer est un titre certes très intéressant et qualitatif, mais qui ne révolutionne pas le genre et ne proposera pas non plus des dizaines d’heures d’amusement avant l’arrivée de la lassitude.

titre Graphismes et sons

Visuellement parlant, Rage a sorti le grand jeu et a dû faire chauffer les cartes graphiques de l’époque, puisque c’est une production très belle et soignée que nous offre le studio britannique avec eRacer. Que ce soit au niveau de la modélisation des voitures et des tracés, de la qualité des textures, des effets de lumière et de particules, des traces de pneus sur la route, ou encore de la direction artistique de chaque localisation, le soft est impeccable et se situe facilement dans la moyenne haute des productions de l’époque. Véritable régal pour les yeux, c’est un réel plaisir de courir sur ces différents tracés avec chacun une ambiance si particulière, le tout enveloppé dans des graphismes de haute volée. Une véritable réussite qui n’a pas à rougir des productions de plus grands studios sorties à la même période.

Seul bémol, les menus se contentent d’être fonctionnels mais sans plus, affichant en arrière-plan une couleur bleue criarde qui fait un peu mal à la rétine. De plus, l’affichage en course (tour, position, chronomètre, jauge de dégâts, mini-carte, etc.) est de couleur blanche, ce qui rend la lecture assez difficile dans les circuits au ton clair, en particulier dans les tracés neigeux. Des choix artistiques discutables et un manque de visibilité en course qui peut s’avérer parfois handicapant, mais rien de grave pour autant, eRacer s’en tire tout de même globalement haut la main malgré ses légers défauts.

Si le soft est un régal pour les yeux, il se contente d’être correct pour les oreilles, avec des bruitages de qualité relativement discrets, et une bande-son techno ambiante caractéristique des jeux de courses de cette période, ici composée d’une dizaine de pistes. Si les musiques sont un peu oubliables, c’est d’ailleurs probablement une bonne chose, puisqu’elles sont particulièrement inaudibles en course étant donné que le mixage veut sans cesse mettre en avant les bruitages en reléguant la musique en second plan, et ce même après réglages dans les options. Si le titre n’est pas franchement désagréable à l’écoute, il reste relativement anonyme sur ce point là, et on pourra même se surprendre à jouer le son coupé une fois l’intégralité des morceaux écoutés. Rien de bien méchant, mais eRacer se distingue en bien sur d’autres points que celui-ci.

titre Gameplay

Comme évoqué précédemment, eRacer propose une conduite à la frontière entre arcade et simulation, car en effet s’il n’est pas si difficile de piloter les différentes voitures du titre, ces dernières ont tout de même un comportement qui se veut le plus réaliste possible. En particulier, on ressent bien la masse des différentes voitures lorsque nous en sommes à leur volant, avec ces dernières qui ont une certaine inertie à l’accélération et au freinage, ainsi qu’au moment de tourner pour négocier les virages. De plus, ces dernières ne sont visiblement pas équipées d’ABS puisque les roues ont tendance à systématiquement se bloquer lors d’un freinage brusque, rendant impossible l’action de tourner pendant ce laps de temps. Au global, eRacer demandera une certaine maîtrise du véhicule, et nécessitera de soigner ses trajectoires et ses freinages afin de prendre le meilleur parti sur ses adversaires. Une conduite plutôt agréable en somme, mais qui demande un certain temps d’adaptation avant de devenir un pilote pleinement opérationnel.

Côté difficulté, il a été mentionné précédemment l’existence de la difficulté amateur et de la difficulté professionnelle. Si la première se montre conciliante et plutôt accessible, il faudra en revanche des nerfs un peu plus tendus pour triompher du mode championnat dans la seconde. En effet, l’intelligence artificielle se montre particulièrement efficace et agressive, n’hésitant pas à donner des coups de pare-chocs lors des freinages et au moment de vouloir dépasser. Si les échange de peinture sont inévitables, on s’évertuera à maintenir sa voiture sur la piste et dans la bonne direction lorsqu’une IA combative mais un peu trop zélée tentera de nous renverser pour pouvoir passer devant. Enfin, toutes les voitures du jeu ont un comportement qui diffère légèrement de l’une à l’autre, et il sera donc crucial de sélectionner la plus adaptée à notre style de conduite afin d’en tirer le meilleur parti. Il sera ainsi conseillé de faire le championnat une première fois en difficulté amateur afin de débloquer des voitures assez rapides, avant d’utiliser ces dernières dans le championnat en difficulté professionnelle, faute de quoi la tâche sera trop ardue.

Avec seulement trois modes de jeux, dont un seul fait office de mode carrière, force est de constater que eRacer propose un contenu assez réduit, et que la durée de vie du titre s’en ressent. Après un premier essai infructueux, il aura fallu lors de ce test seulement 1h20 pour remporter le championnat en difficulté amateur, et 1h30 de plus pour ce même championnat en difficulté professionnelle, ce qui au final consiste en une aventure plaisante mais assez expéditive. Une fois ceci fait, il n’y a plus grand chose à faire dans le jeu, si ce n’est de refaire les mêmes courses en mode arcade ou contre-la-montre. Ceci est assez dommage au vu des qualités inhérentes du titre, car si l’expérience se montre fort agréable, il ne faudra pas plus d’une soirée avant d’en avoir terminé et de passer à autre chose.

titre Conclusion

eRacer est donc au final une production de qualité, qui semble mériter les avis favorables que lui auront réservé la presse lors de sa sortie. Avec des circuits variés ayant chacun une identité bien arrêtée, un championnat au format intéressant, une bonne gestion des dégâts qui incite à la conduite propre, une réalisation impeccable avec des graphismes soignés et des effets de lumière réussis, une conduite agréable à l’interface entre arcade et simulation, une intelligence artificielle efficace et combative, ainsi qu’une difficulté réglable et bien équilibrée, eRacer se hisse tranquillement dans la moyenne haute des productions de l’époque.

Cependant, la présence de seulement trois modes de jeu, l’absence de tracés alternatifs ou de conditions météorologiques, la faible re-jouabilité du mode championnat, les menus et les musiques corrects mais oubliables, l’interface en course parfois illisible, l’intelligence artificielle trop imprudente et très encline à provoquer des collisions, ou encore la durée de vie sensiblement réduite du titre l’empêchent de faire partie des plus grands. Si ces quelques défauts ne sont en rien rédhibitoires et ne gâchent pas vraiment le plaisir de jeu, on passera tout de même assez rapidement sur ce soft de qualité mais qui reste au final très classique et convenu. Si le savoir-faire est au rendez-vous, on aurait aimé une identité un peu plus marquée afin de se démarquer de la concurrence, et de ne pas passer pour un énième jeu de course générique, aussi correct soit-il.

Après cette production réussie mais qui restera un peu anonyme dans l’esprit des joueurs, Rage Software connaîtra des difficultés financières, notamment liées aux coûts élevés de la production de jeux-vidéos, ainsi qu’aux ventes décevantes des productions du studio, malgré leurs qualités indéniables. Après seulement trois ans à s’essayer à l’édition, Rage fera faillite et fermera ses portes en 2003, laissant ses différentes filiales se faire racheter par d’autres entreprises. Aujourd’hui, l’héritage du studio semble minime comparé à certains mastodontes de l’industrie, mais nous ne devons pas oublier pour autant les productions de ces chers liverpuldiens, qui auront prouvé leur savoir-faire au cours de leur courte carrière avec des titres comme eRacer qui n’avaient pas à rougir face à la concurrence de jeux provenant de plus gros studios.



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