Against Rome

Introduction

Against Rome est un jeu sorti de stratégie en temps réel (ou STR) sorti en 2004. Il est développé par le petit studio allemand Independant Arts Software et édité par les Autrichiens de chez Jowood Entertainment, qui ont édité des "chefs d'oeuvre" tels que Seven Kingdoms Conquest, par exemple.

Le jeu se déroule durant la période historique désignée comme celle des invasions barbares, responsable de la chute du puissant empire romain d'occident. Le jeu offre de ce fait l'opportunité au joueur d'incarner une des nations barbares ou les Romains (durant la campagne) durant des événements historiques, bien que le jeu ne s'embarrasse pas vraiment d'une quelconque notion de réalisme, pour tout dire.

Barbarisme primaire

Against Rome, malgré le fait qu'il soit sorti en 2004, a pris le parti de la 2D. Un choix audacieux quand on sait que l'intégralité des STR de l'époque, à quelques très très très rares exceptions près, sont tous partis sur la 3D pour leurs graphismes. Il en résulte des modèles de bâtiments très jolis, bien détaillés et qui représentent très bien l'esthétique de chaque faction. Malheureusement, on ne peut pas en dire autant des modèles des unités, très pixellisées et qui manquent cruellement de détails. A titre de comparaison, des titres comme Age of Empires 2 ou même Submarine Titans, sortis pourtant plusieurs années plus tôt bénéficient de modèles 2D beaucoup plus détaillés, mais il est vrai qu'Against Rome n'a pas à rougir face à la concurrence dans les modèles des bâtiments.

Against Rome propose une vue isométrique, assez classique dans les STR en 2D, et propose d'incarner un chef barbare d'une des trois factions (Huns, Celtes et Teutons) qui va devoir étendre son village et vaincre ses ennemis. Pour y arriver, il va devoir construire des bâtiments spécifiques, entraîner des hommes et des femmes qui vont travailler dans les structures ou s'entraîner pour devenir des guerriers, et ensuite aller casser la figure de tout ce qui a le malheur de se dresser sur son chemin. Qu'il s'agisse de l'esthétique du jeu ou de son gameplay, Against Rome ne fait pas dans la dentelle. Vierges guerrières (très) peu vêtues, guerriers sanguinaires, tout a été fait pour dépeindre les civilisations barbares comme des tribus primitives et non civilisées comparées à la grandeur de Rome. Une vision qui, d'un point de vue historique, se révèle simple voire simpliste, tant les civilisations considérées comme barbares de cette époque disposaient en réalité d'une société bien établie, loin des clichés que l'on peut leur prêter.

Du sang et de la gloire !

Le chef barbare dispose autour de lui d'un cercle, déterminé par son prestige. Ledit prestige se gagne en améliorant son village, en tuant des ennemis et en entraînant des hommes, et sa présence renforce les unités amies à proximité. Pour construire les bâtiments et entraîner les unités, le joueur aura besoin de récolter des ressources, qui s'obtiennent en assignant des unités civiles dans des bâtiments spécifiques : le bois s'obtient à la scierie, la nourriture à la boucherie et la ferme, la pierre à la mine. L'or est obtenu à l'atelier d'orfèvrerie en transformant de la pierre, les chevaux s'obtiennent en dépensant de la nourriture à l'écurie, et l'équipement servant à transformer les unités civiles en guerriers s'obtient en transformant des ressources à l'armurerie. Chaque joueur doit donc jongler entre toutes ces ressources avec ses unités civiles pour pouvoir maintenir une économie constante de façon à pouvoir continuer de s'étendre. Un exercice qui peut parfois donner mal au crâne, la musique n'étant pas particulièrement mémorable et les doublages français peu inspirés et très très vite répétitifs.

Against Rome ne possède pas de problèmes flagrants au niveau de son gameplay, cependant le jeu montre assez vite ses limites (la faute sûrement à une petite équipe de développement et un budget assez peu élevé). Le jeu reprend des concepts déjà bien implantés du monde des STR, et compte tenu de la présence sur le marché de mastodontes déjà bien implantés, il aurait été difficile pourAgainst Rome de se faire une place. Cependant le jeu offre tout de même quelques éléments intéressants : suivant si vous créez des unités civiles hommes ou femmes, les unités militaires que vous obtiendrez ne sont pas les mêmes. Ainsi, les femmes sont équipées de lances et peuvent devenir prêtresses, là où les hommes se battent à l'épée et au marteau.

Les prêtresses peuvent lancer des sorts (car c'est bien connu que les teutons gagnaient leurs guerres contre Rome en envoyant des meutes de loups mordre les jugulaires des légionnaires...), mais pour cela, il faut que les unités civiles aillent se suicider sur les lieux de sacrifice pour offrir de la magie à la prêtresse (je vous ai dit que l'exactitude historique n'était pas la priorité d'Against Rome ?). Les unités peuvent être organisées en régiments pouvant aller jusqu'à vingt unités maximum, ce qui facilite le déplacement des troupes, et chaque faction dispose de ses propres unités, bien qu'elles remplissent toutes des rôles équivalents d'une faction à une autre. Il n'est d'ailleurs pas possible d'incarner les Romains dans le mode escarmouche, il faudra donc se contenter des trois civilisations barbares.

Conclusion

Noté 9/20 par JeuxVideo.com,Against Rome n'a pas vraiment convaincu les testeurs. Cependant, à l'international, les notes seront un peu meilleures, avec un 70/100 du côté des Allemands de 4players, et 63/100 pour les russes d'Absolute Games. Des notes légèrement supérieures donc, mais qui ne témoignent pas d'une qualité extraordinaire non plus.Against Rome est un jeu compétent mais peu inspiré, qui d'ailleurs n'a jamais été remis en vente sur des plateformes comme Steam ou GoG.

Whitecoal (Jeu, commentaire, screenshots, scan CD-ROM)

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