CONSOLES+

135 numéros recensésPuce 1991 2012PuceFrance
Consoles+ (le + est une référence aux pads de Nintendo) est à la fois le magazine sur les consoles lancé par l'équipe de Tilt et la première trace du rapprochement entre les Éditions Mondiales et EMAP. En effet, dès le premier numéro (un hors-série de Tilt pour l'été 1991), c'est une adaptation du magazine anglais Mean Machines. Elle reprend la maquette (encombrée), le style graphique et le contenu (pas très bien traduit) de Mean Machines. À partir du numéro 3, les emprunts à Mean Machines se réduisent à quelques tests signés Julian (Rignall) et/ou Rich (Leadbetter). Comme Tilt, Consoles+ se sent obligé de proposer deux avis pour chaque jeu, ce qui oblige Jacques Harbonn et François Hermellin a écrire dans leurs tests deux avis (parfois contradictoires) sous deux pseudos différents. Correspondant permanent au Japon et personnage antipathique aux dires de certaines personnes, François Hermellin est un atout dont les précieux contacts abreuvent le magazine de news et d'exclusivités. C'est probablement une des raisons pour lesquelles Consoles+ prend la tête des ventes des magazines de jeux pour consoles, bien que son écart avec ses concurrents s'amenuise d'année en année. Consoles+ est aussi connu pour sa rubrique "Ze Killer", le défouloir sur les pires jeux du mois, qui sera copiée par certains de ses rivaux. Début 1994, EMAP rachète Éditions Mondiales et décide d'écarter Jean-Michel Blottière, ainsi que la totalité des anciens de Tilt - un mois seulement après la fin de ce magazine ! Seul Marc Menier et François Hermellin conservent leur place. C'est Alain Huyghes-Lacour, fraîchement débarqué de Joypad, qui reprend le poste de rédacteur en chef en mars. En octobre, quelques mois après Player One et Joypad, Consoles+ inclut à son tour une rubrique manga/japanimation signée par le rédacteur du fanzine Kawai François Garnier. Ce dernier consacre même sa rubrique de juin 1995 aux mangas érotiques, ce qui vaudra à AHL une convocation à la brigade des mineurs - sans suite, heureusement. En 1996, Consoles+ est contraint de procéder à un échange de correspondants au Japon avec Joypad, sans que le contenu de cette section y perde - car pour le reste, Consoles+ n'est pas avare en couvertures "Dragon Ball Z" et en surnotage éhonté (compter 75% pour un jeu totalement raté comme Kick Off 3). Le changement de décennie voit un renouvellement progressif de l'équipe rédactionnelle : départs de Richard Homsy et de François Garnier dans les années 1999/2000, et de Maxime Roure et Gia To en 2002. Entretemps ont eu lieu un changement de maquette et une tentative avortée de rachat du magazine par le groupe Future Publishing France. Il est désormais évident que EMAP ne croit plus en Consoles+ et va chercher à le rendre vendable, ce qui donner lieu à une suite d'épisodes troubles. Alain Huyghues-Lacour est limogé en février 2004, après une décennie pile de direction de la rédaction. Le nouveau rédacteur en chef, Benjamin Janssens, se sépare de la plupart des collaborateurs dans les mois qui suivent, en embauche d'autres et impose une nouvelle maquette sans âme. Les ventes du magazines continuent de baisser pour rejoindre celles de Joypad. La stratégie économique est curieuse : au printemps 2005, la rédaction compte une douzaine de rédacteurs (plus du double de 2002), dont une moitié d'échappés de Joypad ! Hélas, à la rentrée, Future Publishing France parvient à racheter Consoles+, provoquant une nouvelle vague de départs.

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