Robert D. Anderson & the Legacy of Cthulhu

Introduction au Cauchemar


Robert D. Anderson & the Legacy Of Cthulhu est une aberration prenant la forme d’un jeu de tir à la première personne (ou FPS) sorti du septième cercle de l’enfer vidéoludique en 2007 sur PC. Développé par le studio autrichien Homegrown Games (sous-titré “Fan Project”), le jeu a bénéficié pour des raisons qui échappent encore à l’auteur de ces lignes d’une édition professionnelle et soignée par les autrichiens de chez… Jowood Entertainment, qui visiblement avaient très envie de pousser vers la folie les malheureux ayant acheté le jeu, et qui tentera de faire de même l’année suivante avec les amateurs de Stratégie en Temps Réel en sortant l’indescriptiblement mauvais Seven Kingdoms : Conquest. Atari éditera également le jeu dans sa gamme Replay, sans bien sûr le traduire en français.

Le jeu est une adaptation du scénario de jeu de rôle sur table “Himmlers Schoggothe” de Samuel Miller, lui-même inspiré du mythe de Cthulhu, célèbre mythe littéraire de l’auteur Howard Phillips Lovecraft. A croire que les développeurs de Homegrown Games se sont inspirés de la faculté des oeuvres de Lovecraft à décrire des personnages devenant de plus en plus fous au fur et à mesure qu’ils sont confrontés aux phénomènes surnaturels décrits dans les romans pour tenter d’infliger le même sort au pauvre joueur qui tenterait de terminer Robert D. Anderson & the Legacy of Cthulhu, qui vraisemblablement y laissera sa santé mentale dans la foulée.

Nullité Absolue

Que le jeu soit un projet de fan est certes honorable, mais aussi bien intentionnée que soit l’idée de base, tout, absolument TOUT dans l’aventure de monsieur Robert Anderson est raté. Le jeu annonce déjà la couleur dans ses cinématiques, probablement tournées dans le parc public d’un quelconque château autrichien avec des acteurs amateurs en prise de vue réelle. Figurants qui rigolent, acteurs mal à l’aise, costumes risibles… Oui, c’est un projet de fan, avec le budget qui va avec, et ça se voit. Mais le pire est à venir, puisqu’on doit maintenant se lancer dans le premier des quinze chapitres du jeu. Outre un temps de chargement interminable, laissant au héros le temps de monologuer pour résumer la situation que l’on vient de voir durant la cinématique (monologue qui, par dessus le marché, est trop long pour le temps de chargement, et donc se coupe avant qu’il puisse être terminé !).

Premier constat : le jeu semble ne pas connaître la notion d’éclairage, puisque le jeu est atrocement sombre. Des pans entiers des niveaux sont dans le noir complet, au point où on se demande parfois où on va. Deuxième constat : le mixage sonore est un cas d’école à montrer aux étudiants dans le domaine comme exemple d’un travail mal fait ! Les explosions lacèrent les oreilles du joueur, les coups de feu sont beaucoup trop forts, la musique est inexistante, sauf au moment du Game Over où un morceau d’électro en allemand explose les oreilles du pauvre auditeur qui n’en demandait pas tant, d’autant plus qu’on meurt souvent, très souvent dans Robert D. Anderson & The Legacy of Cthulhu.


Décès Multiples

Que ce soit à cause des barils explosifs qui enlèvent 90% de la vie du joueur si il a le malheur de se tenir à moins de cinquante mètres de ces derniers (ce qui est toujours appréciable surtout quand cela arrive une dizaine de secondes après avoir commencé le premier niveau) ou des soldats allemands utilisant la fameuse technologie nazie des balles à tête chercheuse qui font qu’ils ne loupent jamais leurs tirs, en passant par môssieur Anderson qui refuse d’utiliser des armes automatiques par acquis de conscience alors que les ennemis sont armés de fusils mitrailleurs et que lui va donc passer l’intégralité du jeu à utiliser un pauvre revolver dont les munitions sont extrêmement rares !! Autant dire que l’infâme écran de Game Over va revenir vite, très vite durant les deux heures nécessaires à terminer le jeu, chacun des quinze chapitres se finissant en dix pauvres minutes environ (en partant du principe que, contrairement à l’auteur de ces lignes, le joueur ne tombe pas hors de la carte par erreur…)

Les très nombreux écueils qui émaillent le titre peuvent être en partie imputés par le moteur utilisé pour développer le jeu : FPS Creator. Distribué en France par Focus Home Interactive et développé par les créateurs du langage de programmation DarkBasic de 2006 à 2009, le logiciel dispose d’un bon paquet de modèles 3D déjà réalisés, que l’on retrouve d’ailleurs réutilisés jusqu’à la saturation dans le jeu d’Homegrown Games. Fait intéressant, FPS Creator a évolué depuis, et a changé de nom pour devenir en 2013 un certain Game Guru, moteur 3D utilisé en masse par de très nombreux FPS pourris infectant la plateforme Steam. Si FPS Creator est un logiciel facile d\'utilisation, il montre très vite ses limites dans sa version gratuite (version sans doute utilisée pour réaliser Robert D. Anderson & The Legacy of Cthulhu).

Conclusion

Noté 5/20 par JeuxVideo.com (note très très gentille au regard de la qualité du jeu), peu de sites spécialisés oseront se frotter à Robert D. Anderson & The Legacy of Cthulhu, et les quelques traces que l’on trouve du jeu proviennent de sites allemands, polonais et russes. La rédactrice Tatyana Garina d’Absolute Games (site de tests de jeux vidéos russes) qualifiant même le titre de poubelle artistique. Tel le Necronomicon, le jeu d’Homegrown Games sera bien enterré dans les fins fonds d’internet, au point de ne même plus être en vente sur une quelconque plateforme de vente comme Steam ou GoG.

hrvg (Jeu, scans CD-ROM)

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