Wayne's World

Scénario

Comme tous les soirs, Wayne et Garth animent leur show débile sur la chaîne locale d'Aurora (Illinois). Une téléspectatrice anonyme leur révèle que la mairie prépare un budget tendu et va devoir couper la télévision locale. Wayne et Garth ont trois jours pour organiser un "pizza-thon" qui leur permettra de réunir les 50000$ nécessaires pour sauver leur émission.

Présentation

Wayne's World est le troisième jeu d'aventure de Capstone, et comme ses deux congénères (The Beverly Hillbillies et The Dark Half), il ne fait pas honneur au genre ! Dans un style pourtant déjà bien balisé, c'est un échec quasi-complet (le "quasi", c'est parce que The Beverly Hillbillies réussit à être pire). Les programmeurs ont bien essayé d'écrire un scénario original et de reproduire tous les lieux familiers du film, mais ça ne prend pas.

Après une intro constituée de digitalisations très mal retouchées, puis une interminable discussion sur les ingrédients d'un "pizza-thon" réussi, le jeu peut enfin commencer. Toute la ville s'offre à vous, soit pas loin d'une vingtaine de lieux. Les énigmes consistent généralement à trouver quelqu'un qui va vous être utile et lui donner un objet qui le convaincra de vous suivre. Alors que le film dégage une ambiance "ado attardé + rock" assez marrante, ici tout est plat, les personnages sont creux, bref on s'enquiquine. On peut contrôler au choix Wayne ou Garth, mais cette dualité est complètement sous-exploitée : à part deux ou trois mécanismes qui nécessitent la coordination des deux personnages, on peut tout faire avec l'un ou l'autre. Les énigmes ne sont pas très logiques, et on ne peut ni mourir, ni bloquer. Cela en devient ridicule dans la scène du jeu télévisé : il faut le remporter pour gagner un billet d'avion indispensable pour la suite. C'est un quiz avec 25 questions. L'idée n'est pas mauvaise, mais comment faire pour ne pas être bloqué si on perd ? Hé bien c'est simple : on ne peut pas perdre ! On peut répondre n'importe quoi (ou même rien du tout), à la fin les deux autres candidats feront tomber leurs scores à zéro en se trompant, et vous aurez le choix entre cinq bonnes réponses ! A quoi bon se farcir 25 questions si le résultat final est indépendant des réponses données ? Ca m'énerve, grrrr. Je vais gâcher un peu le suspense, mais après le "pizza-thon", Cassandra est enlevée, il faut aller la délivrer (oh que c'est original). Les programmeurs nous infligent alors une des pires épreuves des jeux d'aventure : le labyrinthe. Un gros labyrinthe de plusieurs étages pleins de pièces qui se ressemblent toutes, et un joli bug : parfois, le personnages montent sur une échelle invisible à l'écran. Quant à la fin du jeu, je ne l'ai jamais vue : une fois arrivé devant un gros coffre-fort, un bug empêche son ouverture. Est-ce que c'est dû au déplombage ? Mystère.

Ce n'est pas la réalisation qui va sauver Wayne's World. Les graphismes sont un peu grossiers et affichent un effet de flou sur les visages qui rappelle vaguement The Lost Files of Sherlock Holmes, le charme et l'atmosphère en moins. Quelques musiques insipides aux sonorités bien soundblasteriennes se font entendre, et des digitalisations sonores tirées du film sont répétées à chaque action (et en plus, elles font planter DOSBox !). L'animation est ridicule, l'interface est ultra-classique. Il n'y finalement pas grand-chose à sauver : un jeu d'aventure est une adaptation du film plus pertinente qu'un jeu de plates-formes comme cela a été fait sur consoles, mais entre les séquences interminables et lourdingues et la platitude du jeu, Wayne's World est tout sauf "excellent" !

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