Free D.C. !

Toile de fond

Free D.C.!, voilà un jeu passé complètement inaperçu de ce côté-ci de l'Atlantique. Pourtant, le jeu avait de quoi séduire a priori. Alors que le studio Cinemaware, créateur du légendaire Defender ot the Crown, disparaissait, une petite troupe d'anciens employés décidait de continuer l'aventure ensemble. Ils s'allièrent à un spécialiste du cinéma et des effets spéciaux. Le résultat aurait dû être renversant. Petit retour en arrière, à partir de 1987, LucasArts et Sierra dominent le marché du jeu d'aventure. Les petites compagnies qui s'y essaient connaissent des fortunes diverses. Entre Neuromancer en 1989 et Companions of Xanth bien plus tard, Free D.C.! tenta lui aussi de faire dans le jeu d'aventure décalé. Il faut croire que la science-fiction est un thème qui s'y prêtait puisque tous les trois y puisèrent leur scénario.

Le jeu

Dans un temps indéterminé, vous êtes amené par une soucoupe volante au pied du Capitole. Les humains sont confinés dans ce décor de carton-pâte où les robots viennent les admirer. Car oui, le Capitole et Washington sont en fait un zoo. Tout irait bien dans le meilleur des mondes fait de boulons et d'huile de coude, si un sérial killer ne sévissait, cherchant à éradiquer les humains. Votre mission est de mettre fin à la menace qui pèse sur votre espèce. Pour cela, le temps vous sera compté. Alors au travail ! Dès l'introduction terminée, un robot vous tire dessus. Votre assistant robot personnel ne tirant pas, il faudra faire la basse besogne. Hélas, les tirs apparaissent trop peu précis comme si la technique du jeu s'était arrêtée au milieu des années 80. Le ton est donné. Laissant de côté l'action, il faudra privilégier l'aventure avec une série de tableaux à explorer. Sitôt passé le moment plaisant de la découverte, le jeu apparaît à sens unique et assez pauvre. Les scénaristes ont plus investi dans les dialogues entre votre assistant robot et vous-même que dans la trame générale. Vous choisirez donc le ton que vous voulez adopter : le style blague décalée typique des films d'action de l'époque ("Le Dernier Samaritain" avec Bruce Willis est sorti la même année) ou un ton plus grave. L'ensemble ne changera rien au jeu et n'ajoutera rien à la rejouabilité qui est inexistante. La bonne surprise émane des animations du personnages qui semble reprendre la fluidité vue dans Weird Dreams. Les sons sont corrects pour un jeu PC de l'époque mais apparaissent rétrospectivement falots. Les graphismes VGA sont de bonne facture et dans la moyenne haute de ce que pouvait offrir le PC en ce début de décennie 1990.

Avis

Compte tenu des qualités techniques sous-jacentes, le jeu aurait pu constituer un jeu d'action/aventure de premier plan. Faute de combats intéressants, le jeu retombe alors dans un jeu d'aventure lambda. Si le début du jeu est intriguant, il se révèle rapidement trop linéaire et répétitif comme si les créateurs avaient dû laisser leurs bonnes idées en route : la faute au manque d'argent pour un petit studio ? Souffrant d'une exécution approximative, le jeu allait sombrer dans l'oubli. Il reste quelques bonnes idées mais on lui préférera Neuromancer bien plus réussi.

Lancement

Utilisez DOSBox ou D-Fend Reloaded pour exécuter le jeu.

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