Close Combat

Prenez le commandement de véritables soldats

En juin 1940, les Anglais évacuent la poche de Dunkerque sous le feu des Allemands conquérants. L'appel du 18 juin vient répondre à celui du Maréchal Pétain et l'Angleterre reste seule dans la guerre. Quatre ans plus tard, la guerre est devenue mondiale et le bastion européen est à la merci des coups de boutoir des Alliés galvanisés par les Américains. Le 6 juin 1944 apparaît comme le premier jour d'une série de 43 jours parmi les plus éprouvants de toute l'Histoire de la seconde guerre mondiale. Dès l'aube, ce sont 13000 bombes qui s'écrasent sur le littoral. Mais le brouillard est dense et très peu de munitions atteignent les forces allemandes. Sous le regard du Général Bradley, des milliers de GI's s'élancent vers les plages, à bord de barges de débarquement qui sont secouées par les flots déformés par les obus allemands.

Trois heures trente sont nécessaires aux Américains pour progresser sur ces plages encombrées de "Hérissons Tchèques" et d'"Asperges de Rommel". 270 sapeurs s'emploient à ouvrir des passages dans les murs de barbelés et les chars bulldozers tentent de se frayer un chemin vers les nids de mitrailleuses. En fin de matinée, Bradley peut souffler : les rapports alarmants sur les pertes en hommes tendent à s'estomper. Les Allemands semblent fatigués, leurs renforts sont cloués au sol par des bombardements et par des actions de résistance qui rendent l'accès de la région impossible. Au soir de la bataille, les 17 points de défense sont détruits ou pris à l'ennemi. Près de 3000 morts et blessés sont à déplorer pour cette seule plage parmi les cinq. Omaha Beach devient Bloody Omaha, Omaha la sanglante. Mais la 29ème division d'infanterie américaine n'est pas au bout de ses peines : face à une 352ème division d'infanterie allemande aguerrie par trois ans de guerre sur le front russe, les Gi's vont connaître six semaines de "Bataille des Haies" dont l'aboutissement sera la prise de Saint-Lô, à trente kilomètres de là. Choisissez de combattre sous les couleurs américaines ou bien de défendre pour le compte des soldats allemands, et prenez le commandement de véritables soldats en conduisant vos troupes à la victoire.

Prise en main et objectifs

Dès le démarrage du jeu, le menu est accessible sur l'écran, disponible grâce à des onglets. Vous pouvez accéder à des parties sauvegardées, choisir un jeu en multi-joueurs, opter pour le niveau de difficultés. Vous pouvez également paramétrer vos favoris pour le son, pour la taille de l'écran. Personnellement, j'ai dû choisir un jeu moins rapide pour ne pas subir de retours intempestifs sur le bureau. Si vous n'avez pas encore joué à ce jeu, ne rougissez pas si vous décidez de suivre l'entraînement, qui a donc la valeur d'un tutoriel en bonne et due forme. Au cours de l'entraînement, vous allez tout apprendre de la façon de donner des ordres à vos soldats, de choisir l'attaque ou la retraite, de diriger votre défense, de déployer vos chars. Et des raccourcis clavier permettent à tout moment de retrouver les très nombreuses commandes du jeu. Le manuel, particulièrement étoffé, est complété par un guide de mise en route qui donne les clés aux plus impatients d'en découdre. N'oubliez pas, cependant, que ce jeu reprend les classiques des jeux de plateau, et que ce n'est pas la bataille et ses bruitages, pourtant irréprochables, qui rendent le jeu passionnant, mais la phase préparatoire, avec le déploiement des soldats sur votre secteur avant le début des combats.

Lorsque vous avez digéré le tutoriel, vous pouvez choisir le mode "Manoeuvres" ou encore le "Mode Campagne". Ce dernier consiste à enchaîner les 39 batailles de la première à la dernière, en essayant de respecter le calendrier historique. Le mode "Manoeuvres" vous donne l'occasion de choisir une bataille parmi les autres, même si vous n'avez pas encore fait les premières, et de vous habituer à la stratégie en temps réel. Reconnaître les formes du relief, les paysages, évaluer les pièges, c'est donc un moyen de vous habituer à jouer et à ne plus perdre. Et quand vous serez aguerris, il sera temps de faire une campagne, au soir du 6 juin, et enchaîner les succès pour prendre Saint-Lô au plus proche du 18 juillet. Chaque bataille débute par la phase de déploiement, et se termine par un briefing où l'on peut lire ses pertes et les médailles obtenues par les héros du jour. Un tableau Excel permet de visualiser les héros et les lâches, de noter les éléments les plus valeureux et ceux qui sont des boulets, et une sorte de baromètre moral permet de comprendre si la victoire est considérée comme possible. Le jeu a beau être un pur wargame inspiré par les jeux de plateau, vous allez découvrir un gameplay qui semble emprunter quelques-uns de ses codes à des jeux de rôles.

Conclusion

Lorsque Close Combat est paru, les critiques ont fait le grand écart entre l'enthousiasme débordant et l'indifférence polie. Mais le public a tout de suite compris qu'il se passait quelque chose au pays du wargame. Les développeurs d'Atomic Games avaient déjà fait leurs preuves sur la série V for Victory, au début des années 90, et leur expérience venait concurrencer les leaders du genre. Et le jeu s'est littéralement arraché comme des petits pains. Keith Zabalaoui et Doug Walker, les dirigeants du studio, ont reconduit une équipe expérimentée et soudée au cours des développements successifs, de V for Victory à la série World at War.

L'idée de pouvoir accompagner des soldats, de la première bataille jusqu'à Saint-Lô, et de veiller sur leur moral, de préserver leur intégrité physique en n'hésitant pas à battre en retraite, tous ces éléments apportent une originalité qui transforme l'essai en succès. Alors oui, les décors sont plats et pas toujours bien clairs, le bruit de la mitraille peut agacer (moi j'ai trouvé que c'était réaliste d'entendre ces bruits de guerre et ces hurlements de soldats apeurés, blessés ou galvanisés) et on pourra trouver le jeu répétitif. Mais le jeu comporte des séquences filmées avec de vraies archives mobilisées pour l'occasion.

Dès 1997, le second opus vient corriger quelques-uns de ces défauts, et la série décolle au tournant du XXème siècle. Si Atomic Games n'a pas survécu au-delà de l'an 2000, sa licence a poursuivi sa route jusqu'à au moins 2014 (à l'heure où ces lignes sont écrites, en janvier 2018, il y a eu 9 autres jeux en plus des 5 premiers de l'ère Atomic Games). On a frisé l'abandonware d'or !

Lancement

Testé avec un Windows 7 / 64 bits et VPC et Win 98. Le jeu a parfois montré des retours capricieux sur le bureau. Configurez le jeu en vitesse moyenne, appliquez un écran 800*600, et ces inconvénients devraient être corrigés. Amusez-vous bien !

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