iM1A2 Abrams

Présentation

iM1A2 Abrams est paru la même année que Armored Fist 2, et 8 ans après M1 Tank Platoon, simulation qui avait été la référence pendant presque une décennie.
Le jeu se présente comme une simulation de combats de tanks en temps réel, à travers trois campagnes et une mission d'entraînement. A la tête d'un peloton de quatre mastodontes M1A2, vous devez atteindre des objectifs en Bosnie, en Ukraine ou en Iran. Face à des chars T-72 ou même un tank soviétique qui n'existe pas (le T-95), vous devez atteindre des buts précisés dans les briefings de début de mission, sous le feu ennemi. Vous disposez de plusieurs vues: celle du conducteur, celle du canonnier (chargé de mettre les munitions dans les canons), celle du mitrailleur dans sa tourelle, et celle du commandant du char. Vous pouvez jongler entre les points de vue des occupants, celui de la vue externe, et observer le champ de bataille à partir d'une carte.

L'aspect stratégie est fondamental, mais il y a également une bonne part de wargame avec des échanges de tirs et des décisions à prendre. De l'observation, de la réactivité et du sang-froid, voilà les qualités qui demandent à être mobilisées. Et si vous optez pour un commandement élargi à toutes les unités dans la campagne, il faudra en plus aborder la gestion de vos missions (choix des unités, des munitions...).

Le char le plus puissant du monde ?

Le jeu se double d'une partie documentaire qui vous donne de précieux renseignements sur ce tank, qui d'ailleurs, a été l'une des stars de la Guerre du Golfe au printemps 1991. Ce char a été commandé par l'état-major américain au début des années 1970. Le chef des armées était le Général Abrams, remarquable spécialiste des blindés. Et c'est en hommage à ce brillant officier, décédé en 1974, que les chars ont été baptisés à son nom. La concurrence que se sont livrés les industriels a abouti au choix du projet de Chrysler. Le char a connu deux versions principales, pour un poids de plus de 60 tonnes par unité, ce qui en fait le poids lourd des blindés. A l'heure où ces lignes sont rédigées (décembre 2014), il est question de voir de nouveaux prototypes plus légers pour 2015/2016, qui s'appelleraient les M1A3 Abrams. L'objectif serait de gagner en vitesse car le gros inconvénient du M1A2 c'est sa relative lenteur, compensée cependant par la possibilité de tirer en avançant, et par une capacité d'embarquement d'une quarantaine d'obus, et même 55 obus de 120 mm sur certaines versions, ce qui lui donne une redoutable force de frappe. Depuis les derniers conflits, les Etats-Uniens cherchent à améliorer leur char M1A2 pour lui donner plus de résistance dans les conflits de guérilla urbaine. Outre le blindage, plus coriace, les dernières versions ont donné des tirs de plus de 5 000 mètres, avec destruction d'un T-72 à cette distance. Et en théorie, le rayon d'action des derniers obus est de 12 km. On a bien affaire au char le plus puissant du monde, avec une technologie embarquée qui rivalise avec celle qui équipe les jets de dernière génération.

Un jeu réaliste

En feuilletant les magazines qui ont rédigé des tests sur ce jeu de stratégie-simulation, le mot le plus fréquemment utilisé est "réalisme". Que ce soit les situations de combat ou encore les sons, on s'y croirait ! Les tests ont aussi décrié les graphismes pauvres et parfois jugés moches, simplistes, minimalistes... Cela dit, les détails des décors sont assez bien rendus. On rendra hommage au réalisme des déplacements, que les tests ont trouvé pénibles et longs. Votre dévoué testeur a également trouvé que les temps de trajets du point de départ de la mission jusqu'au point de contact avec l'ennemi ont été assez longs. Mais il y a des commandes qui permettent de les raccourcir en trichant sur le temps écoulé, en sortant du temps réel. Pour ma part, le principal défaut a souvent été de trouver les commandes, et les bonnes décisions ont été prises en retard ou trop tard. Dans l'intensité des combats, l'ultime explosion est celle qui détruit votre char et qui vous tue. En vérité, j'ai souvent entendu cette ultime explosion, précédée de la voix nasillarde du commandant du char, et qui annonce qu'on est perdus. Mais avec de l'entraînement et de l'obstination, c'est un jeu qui devrait devenir addictif, à condition d'être patient !

Conclusion

C'est sûr, iM1A2 Abrams a détrôné M1 Tank Platoon. Les graphismes hyper réalistes, les bruitages qui vous immergent dans le ventre des monstres mécaniques, l'absence de musique qui donne encore plus le sentiment d'y être vraiment, ce sont-là les qualités du soft. Mais Armored Fist 2, qui est sorti en même temps, a conquis un large public avide de simulation simplifiée.
Pour devenir un vrai as de la chenille, il faudra bien vous avaler un manuel de près de 200 pages, non traduites en français. Et même avec le manuel lu, relu et mémorisé, ne comptez pas devenir un champion avant de nombreuses heures de simulation. Remarquez, le char M1A2 Abrams doit équiper l'Armée Américaine jusqu'en 2050. Cela vous laisse une bonne marge pour vous entraîner et devenir le crack des missions en ex-Yougoslavie.
De toute façon, c'est un titre à essayer et à savourer, surtout si vous êtes exigeants !

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