Introduction

Vous savez, on dit souvent du mal de ces jeux à 1€ qui, durant les années 2000, ont fait le bonheur des parents radins ou peu regardants et des bacs à soldes des supermarchés. Souvent proposés dans des pochettes fines, voire en carton, avec un gros autocollant indiquant un prix de un voire deux euros histoire d’attirer au maximum le consommateur peu avisé. Pas de notice (ou alors sur le CD), avec des jeux extrêmement simples et souvent pas traduits, dire que ces jeux ont mauvaise réputation serait en dessous de la réalité… Et bien avec Tombstone 1882, laissez-moi vous dire que cet avis ne va pas changer !

Le Western version navet

Sorti chez nous en 2006 par le biais des larrons de Micro Application (déjà bien habitués à distribuer à très bas prix des jeux pas terribles, c’est même un peu devenu leur marque de fabrique, notamment via leurs compilations de sharewares parfois tellement énormes que les boîtiers contenaient huit CD-ROMs), Tombstone 1882 est en réalité un jeu sorti originellement en 2002 par le biais de l’éditeur Incagold, qui comme son nom l’indique est suisse, bien évidemment. Aux manettes du développement du jeu, on trouve un certain studio appelé Ra-Dev, dont je n’ai réussi à trouver aucune information tangible. En même temps, vu le résultat qu’est Tombstone 1882, je comprends qu’ils aient préféré disparaître… On pourrait donner au jeu l’excuse de l’âge, après tout il a mis quatre ans à arriver chez nous… Mais non, non et trois fois non. Même dans le contexte de 2002, année de sortie de titres comme Age of Mythology ou Warcraft 3 : Reign of Chaos, Tombstone 1882 est une insulte au genre de la stratégie en temps réel.

Parce que oui, nous sommes ici face à un STR, un “Jeu de stratégie ultra réaliste en 3D” d’ailleurs, selon la jaquette. Laissez-moi vous dire que ceci est un mensonge éhonté, de même que la mention d’une reconstitution surprenante de Far West. A titre de comparaison, même le très moyen A.M.E.R.I.C.A (édité en France par Micro Application, d’ailleurs, tiens tiens tiens…) sorti en 2001 offrait une vision plus complète et plus intéressante (mais tout aussi erronée) de ce qu’était le Far West américain. Petit point historique, d’ailleurs, le jeu prend place dans la ville de Tombstone, dans l’état de l’Arizona en 1882. Si le nom vous dit quelque chose, c’est parce qu’en 1881 s’est déroulée dans cette ville une des plus fameuses fusillades de l’histoire du Far West, la fameuse fusillade d’O.K. Corral, qui donnera lieu à de très nombreuses adaptations en film, dont “Règlement de compte à O.K. Corral” en 1957, pilier du Western au cinéma.

Catastrophe à O.K. Corral

Dés l’écran d’accueil du jeu, on se retrouve face à une voix et du texte en anglais (car oui, le jeu n’est pas traduit, ça aurait été dommage, et surtout, ça aurait coûté trop cher…) ainsi que des photos d’archive de l’époque de la conquête de l’ouest et de la ruée vers l’or. Le narrateur avec son accent terriblement cliché nous explique que nous, joueurs, nous installons à Tombstone, et que pour cela, il va falloir se faire une place, à coup de fusil s'il le faut. Le jeu nous propose d’entrée de jouer les gentils ou les méchants. Quoi, vous pensiez que ça allait avoir un impact sur les missions proposées ? Bande de naïfs. On parle de Tombstone 1882, pas d’un bon jeu de western, non, vous allez faire les mêmes missions avec juste quelques lignes de dialogues qui changent.

Une fois le jeu lancé, le résultat n’est pas mieux : les décors sont extrêmement vides, avec un sol flou, des bâtiments grossièrement modélisés et des personnages tous similaires. Le but va être de construire sa base et de détruire celle de l’adversaire, dans la plus pure tradition de la stratégie en temps réel. Cependant, le choix de la vue de face (sans possibilité de zoomer ou de dézoomer) rend le placement des bâtiments et la gestion des unités extrêmement fastidieux. Deux ressources sont nécessaires pour construire bâtiments et unités : l’argent et le bois, qui sont récoltées par les unités, qui peuvent effectuer diverses tâches selon le type d’unité (au nombre incroyable de cinq… Ici c’est le strict minimum syndical). Il va falloir construire des mines, des bâtiments pour produire les armes, équiper nos hommes et ensuite aller massacrer l’ennemi, le tout dans une ambiance… Vide, car il n’y a pas d’ambiance. Et la musique, parlons en de la musique. Une seule musique dans tout le jeu. Une seule. C’est horrible.

Conclusion

Tombstone 1882 est l’exemple type du jeu de bac à soldes : daté graphiquement, vide en terme de gameplay et d’ambiance, le jeu ne propose rien qui puisse le faire se démarquer de ses concurrents. Je pensais sincèrement avoir tout vu termes de STR de piètre qualité, mais Tombstone 1882 repousse largement les limites de l’acceptable selon mes critères. Et le pire dans tout ça, c’est qu’il n’est même pas drôle comme pouvait l’être un Rising Kingdoms ou un Conquest Earth en son temps, il est juste… Inintéressant au possible. Pas étonnant que dans ce contexte, à l’instar de nombreux titres vendus dans les bacs à soldes, il n’est jamais bénéficié d’une ressortie sur les plateformes de vente, ni même d’un test dans la presse papier et internet de l’époque…

Lancement

Le jeu bénéficie aussi d'une version automatique mise au point par la Team Technique : téléchargez, installez et jouez !

Whitecoal (Commentaire, screenshots)

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