Magic : The Gathering - Battlegrounds

Introduction

Magic the Gathering : Battlegrounds est un jeu de Stratégie en Temps Réel (ou STR) sorti en 2003. Il est édité par Atari, anciennement appelé Infogrames, qui suite au rachat de Hasbro Interactive en 2001 éditera de nombreux titres adaptés des licences de Wizards of the Coast, éditeur du jeu de cartes à jouer et à collectionner Magic the Gathering (ou Magic : l’Assemblée dans la langue de Paul Cuisset) mais aussi du jeu de rôle sur table Donjons & Dragons, qu’Atari exploitera grandement en éditant dès 2002 le célèbre Neverwinter Nights.

Magic the Gathering : Battlegrounds est une adaptation du célèbre jeu de cartes à jouer et à collectionner Magic The Gathering, création de l’auteur Richard Garfield en 1993. Toujours très populaire aujourd’hui à travers le monde, Magic the Gathering avait déjà eu droit à cinq adaptations en jeux vidéo avant la sortie de Battlegrounds, dont certaines quasiment inconnues en France car jamais distribuées chez nous. Magic the Gathering : Battlegrounds est quant à lui développé par le studio américain Secret Level, fondé en 1999 et qui deviendra plus tard Sega Studios San Francisco, qui produira des jeux jusqu’en 2010, année de sa fermeture.

Jeu de cartes… Sans cartes

Oui, vous avez bien lu : Magic the Gathering : Battlegrounds est une adaptation d’un jeu de cartes qui se joue sans cartes. Bien qu’il ne s’agisse pas de la première adaptation de Magic The Gathering à ne pas être un simulateur virtuel du jeu physique (Magic the Gathering : Battlemage et Magic the Gathering : Armageddon ayant déjà pavé la route, bien que ces deux titres soient extrêmement obscurs, Armageddon étant par exemple une exclusivité pour borne d’arcade sortie dans l’indifférence générale), Battlegrounds est le premier titre à complètement revoir la formule, sans doute pour se détacher de son principal concurrent Yu-Gi-Oh, jeu de cartes à collectionner dont les adaptations en jeu vidéo étaient pléthoriques à cette époque.

Dans une optique d’offrir un gameplay plus dynamique que le jeu de cartes d’origine, Secret Level et Atari optèrent pour un jeu en temps réel, avec pour base des combats d’arène entre deux duellistes (terme utilisé par le jeu pour désigner les mages invoquant des créatures et lançant des sorts, le terme de Planeswalker aujourd’hui très largement associé à Magic n’étant pas encore popularisé à l’époque). Pour enrober tout ça, le jeu nous offre un mode “Quête” serti d’un scénario dont l’absence d’intérêt n’égale que sa nature de prétexte pour enchaîner les batailles contre l’ordinateur. Les joueurs auront tout de même droit à quelques cinématiques impliquant un talisman, une guerrière dont l’attirail ferait passer Xena pour une paladine de la Confrérie de l’Acier de Fallout en armure assistée tant ses vêtements ne cachent que le strict minimum, un méchant très méchant et cinq gemmes à récupérer, chacune représentant une couleur de mana de Magic (Rouge, Blanc, Noir, Bleu et Vert). Pas de doublage français, mais une traduction des textes et menus plutôt correcte bien que loin d’être transcendante.

Versus Fighting version Sorcier

Chaque partie de Magic the Gathering : Battlegrounds se déroule de la même manière : Le joueur possède un livre de sorts définis, qu’il peut éditer avant le combat, et se retrouve dans une arène divisée en deux, chaque joueur ayant sa moitié d’arène rien qu’à lui. Il peut déplacer son duelliste à volonté sur sa partie du terrain, mais ne peut pas aller du côté de l’autre joueur. Le but de chaque duel est d’amener les points de vie du duelliste adverse à Zéro, et pour cela, il faudra lancer des sorts et invoquer des créatures. Mais pour cela, il faut du mana, la ressource principale de Magic, présente dans Battlegrounds sous la forme de cristaux de mana qui apparaissent dans l’arène et que les duellistes doivent collecter. Chaque mana supplémentaire permet de lancer des sorts plus puissants, il faut donc bien équilibrer ses sorts entre petits sorts coûtant peu de mana pour le début de la partie et gros sorts puissants pour la fin de partie, quand le mana coule à flot. Comme dans le jeu de cartes original, les manas sont associés à une des cinq couleurs de Magic, chacune représentant un style de jeu en particulier.

Contrairement au jeu de cartes, cependant, les sorts dans Battlegrounds ne sont pas consommés une fois utilisés, et le joueur peut s’en servir à volonté tant qu’il a le mana pour le faire, bien qu’un sort ait toujours un temps de recharge une fois qu’il est utilisé. Il est possible de lancer des sorts de créature, permettant d’invoquer une créature sur le champ de bataille qui se dirigera automatiquement vers le duelliste ennemi pour l’attaquer ou lancer des sorts non-créature qui infligent des dommages directs, soignent le duelliste, ou même produisant plus de mana pour permettre d’avoir un avantage sur l’ennemi. Les duellistes ont également une attaque standard physique infligeant quelques dégâts, ce qui permet de se défendre contre les créatures attaquantes. Les arènes sont toutes similaires, les différences étant uniquement cosmétiques, ce qui n’aide franchement pas à calmer le principal défaut du titre : sa répétitivité.

On fait toujours la même chose, surtout dans les premières phases de jeu, et malgré le fait que le titre soit en temps réel, il traîne parfois sacrément en longueur, ce qui rend les batailles pénibles sur le long terme. Le système de jeu, bien que pensé correctement et sans défaut vraiment rédhibitoire, montre très vite ses limites au niveau de l’équilibrage, certaines couleurs étant très très largement favorisées par rapport à d’autres. Le manque de diversité dans les sorts n’aide pas vraiment à ce niveau non plus, et on fait très vite le tour de ce que le jeu a à offrir, bien que le mode multijoueur rallonge légèrement la durée de vie. Le jeu est très clairement pensé comme un jeu d’arcade, pour des sessions relativement courtes, et les nombreuses similitudes de gameplay avec Magic the Gathering : Armaggedon, un jeu sur borne d’arcade mentionné plus tôt laisse supposer que les développeurs de Secret Level se sont grandement inspirés de ce titre pour concevoir Battlegrounds. A noter également que la relative simplicité du gameplay peut aussi être imputée au fait que le jeu ne soit pas exclusif au PC, puisqu’une version pour la XBOX de Microsoft est également sortie au même moment.

Conclusion

Relativement bien noté par la critique, avec un honorable 72% sur Metacritic, Magic the Gathering Battlegrounds ne fera cependant pas date dans l’histoire du Jeu Vidéo, le titre sombrant relativement rapidement dans l’oubli, que ce soit sur XBOX ou sur PC. A noter que JeuxVideo.com notera le jeu 10/20, une note plus sévère que la majorité des tests, critiquant le côté confus des duels, des contrôles sur PC vraiment pas ergonomiques et une musique et un scénario inintéressants au possible. De ce fait, le jeu n’a jamais eu les honneurs d’une ressortie sur les plateformes comme Steam ou GoG, et le seul moyen d’y jouer légalement aujourd’hui est via les versions physiques de l’époque sur PC et XBOX.

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