Besieger

Nous sommes en 2008..

Et chez Mindscape, on s’ennuie. L’éditeur américain dont la filiale française se révèle particulièrement active semble être lassé de traumatiser des générations de joueurs avec ses adaptations de films et de jeux télévisés comme Fort Boyard, La Carte au trésor ou Intervilles et regarde sa collection “Hits Collection”, destinée aux grandes surfaces et qui propose des jeux à bas prix, souvent des titres ayant déjà fait leur preuves ou déjà édités quelques années auparavant. c’est dans cette collection, elle-même divisée en deux (Hits Collection Silver qui regroupe les gros titres et Hits Collection Rouge qui regroupe les titres plus anciens ou plus obscurs) que seront réédités des titres comme Warhammer 40 000 : Dawn of War, Paraworld, Age of Empires ou encore Command & Conquer generals. Vous vous souvenez peut-être de la Hits Collection Rouge pour ses boitiers très fins, ne permettant pas d’inclure une notice, et qui trônaient dans les rayons jeux vidéo des supermarchés dans les années 2000.

Après avoir réédité tout ce qui était possible de rééditer, Mindscape était dans une impasse : pour alimenter la Hits Collection Rouge, il fallait des jeux dont les droits d’édition n’étaient pas chers à acquérir (pour rappel, les jeux de la Hits Collection rouge étaient vendus 5 € neuf), qui bénéficient déjà d’une édition française antérieure (bah oui, il ne faut pas que ça coûte trop cher à produire…) et qu’ils n’avaient pas déjà réédité. Et dans le domaine des jeux de stratégie, Mindscape avait déjà raflé plus ou moins tout ce qui était possible de rafler. Plus le choix, il faut racler les fonds de tiroir, et au fin fond dudit tiroir, on trouve Besieger, un jeu initialement édité en 2004 par les canadiens de chez Dreamcatcher Interactive que l’on connaît surtout chez nous pour la saga Painkiller, et développé par le défunt studio russe Primal Software, qui ne possède à son actif que deux titres : L’Oeil du Dragon et Besieger, tous les deux sortis en 2004 chez nous.

Konin le Barbare

Besieger est un jeu de stratégie en temps réel se situant dans une contrée fantastique, peuplée par deux civilisations humaines : les Cimmériens et les Vikings. Le roi Konin, souverain juste et bon des cimmériens, part en quête de la légendaire épée de Krom, afin de garantir la sécurité de son royaume. Mais à son départ, sa diabolique soeur Mara (qui suit la traditionnelle règle des antagonistes de sexe féminin dans les oeuvres de Fantasy bas de gamme qui veut que sa puissance magique soit inversement proportionnelle à la quantité de vêtements qu’elle porte) s’empare du trône à l’aide de ses pouvoir maléfiques. Profitant de cette puissance nouvellement acquise, Mara décide de s’attaquer à ses voisins vikings… Et c’est comme ça que commence le scénario, avec un héros viking qui malgré lui va devoir aller poutrer la tronche de la méchante sorcière.

On ne va pas y aller par quatre chemins : le scénario de Besieger est avant tout un prétexte à enchaîner les missions et massacrer ogres, loups-garous et autres créatures maléfiques qui oseraient se tenir sur notre chemin. On peut néanmoins rendre à César ce qui est à César : le doublage français du jeu est rigolo et est très loin d’être le pire que j’ai pu entendre dans un STR (Rising Kingdoms et Empire Earth III, c’est vous que je regarde), par contre je serai moins élogieux concernant les visuels de Besieger. Pour rappel, le jeu est sorti en 2004, la même année que des titres comme Le Seigneur des Anneaux : Bataille pour la Terre du Milieu ou le premier Dawn of War, et pourtant le jeu est visuellement plus laid qu’Age of Mythology sorti pourtant deux ans plus tôt. Le thème des vikings semblait d’ailleurs en vogue dans les jeux de stratégie en temps réel de 2004, puisque la même année sort Against Rome, un autre STR extrêmement moyen que vous pouvez d’ailleurs retrouver sur le site.

Moyen, c’est d’ailleurs un excellent résumé de ce qu’est Besieger : le jeu n’est pas foncièrement mauvais, comme la plus qu’immense majorité des STR sortis à cette époque (en même temps, quand on reprend une boucle de gameplay qui fait ses preuves depuis Dune 2 ou le premier Age of Empires, difficile de se planter…), mais il ne propose rien qui lui permette de se démarquer de ses concurrents. Même le point central du jeu, à savoir la mécanique de siège sur les villes adverses n’a rien de transcendant, puisque ça ressemble à n’importe quel assaut sur des murs que l’on peut trouver dans les autres STR sortis à la même période et avant. Comme dans les autres STR, on doit récolter des ressources (Pierre, Fer et Bois) pour construire des Maisons qui entraîneront automatiquement les ouvriers, ouvriers que l’on peut ensuite transformer en soldat pour aller combattre l’ennemi. Rien de nouveau sous le soleil, et Besieger ne révolutionne en rien le genre, bien qu’il ne rate pas son gameplay, il n’a juste rien d’intéressant pour qui a déjà touché à un STR par le passé.

Conclusion

La presse spécialisée sera d’ailleurs assez unanime concernant Besieger : Le jeu n’est pas fondamentalement mauvais, mais ne propose rien qui lui permette d’attirer des joueurs déjà bien occupés avec d’autres titres de meilleure facture. Noté 12/20 par JeuxVideo.com (qui est la seule critique francophone que j’ai pu trouver encore en ligne), Besieger ne fera pas date et tombera dans l’oubli, au point que contrairement à l’Oeil du Dragon, l’autre jeu de Primal Software, il ne bénéficiera pas d’une ressortie sur Steam, GoG ou toute autre plateforme de vente dématérialisée.



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