RITUAL ENTERTAINMENT

1996 2007PuceÉtats-Unis Dallas (voir sur l'atlas)
Autres noms : Hipnotic Interactive
Développeur américain basé à Dallas, Texas (voir Trivia 1, 1996).

Fondé par d'anciens de la société américaine 3D Realms Entertainment, les développeurs d'Hipnotic ont de sérieuses références, après avoir notamment participé à la réalisation de Duke Nukem 3D et de Rise of the Triad. Au moment de leur départ, ils étaient "sur" Prey (voir Trivia 2).

Toujours en liaison avec id Software, les deux sociétés vont co-développer le premier add-on officiel de Quake, le QUAKE Mission Pack #1: Scourge of Armagon, qui sera très vite signé par la société américaine Activision pour ce qui est de la distribution. Ce sera le premier et dernier titre d'Hipnotic, non pas que la société disparaisse, mais que pour un problème légal d'enregistrement de nom, qu'il évoquent dans une news lapidaire reproduite en Trivia 3, ils doivent changer de nom pour Ritual Entertainment.

Dès l'automne 1997, la jeune société lance une campagne d'information à propos de son grand projet d'inauguration de son catalogue, qui restera son vrai chef-d'oeuvre : Sin. Doté du moteur de Quake 2, le FPS s'annonce comme le digne héritier de Duke Nukem , et se pose en rival de Hexen 2 ou Unreal : la barre est haute !

Sin est le cadeau qui trône dans la hotte du Père Noël 1998, avec son interactivité avec l'environnement traversé, son digne scénario et les choix du joueur qui influent sur le déroulement du jeu, avec une rejouabilité attrayante. Et une méchante aussi cruelle que belle, à l'heure où les héroïnes deviennent le standard du jeu d'action et d'aventure, de Lara Croft à April Ryan ! Cette peste de méchante, Elexis Sinclair, a même eu droit à la une de couverture du Génération 4 n°108 de mars 1998, neuf mois avant sa sortie ! Mais les bugs qui nécessitèrent un patch de 20 Mo vinrent ternir la sortie du hit, et Half-Life, moins novateur mais pas bugué, vint souffler la notoriété au premier titre de Ritual Entertainment.

L'add-on Wages of Sin eut beau être proposé en version complète avec patch intégré, Ritual Entertainment avait raté son entrée dans le monde des grands et allait traîner sa réputation bancale jusqu'à la fin. Pourtant, le jeu Heavy Metal : F.A.K.K.2 n'a pas démérité et a offert un sursaut d'orgueil à l'équipe dirigée par Robert Altkins, patron de Ritual Entertainment. Mais l'impression de jeu mal ficelé et à la faible durée de vie se confirme avec le troisième opus de Blair Witch, Elly Kedward .

La société prend du recul et se donne du temps pour embrayer sur un opus de Star Trek, Star Trek : Elite Force II qui est accueilli de façon mitigée ("beau mais pas original" sont les deux adjectifs qui le qualifient dans les tests) puis Counter-Strike : Condition Zero qui réinvente le FPS en solo après une licence qui a gagné sa gloire en réseau multiplayer : ce mauvais choix est fatal au développement de Sin 2, projet inabouti, et favorise plutôt un retour de cette licence sous forme d'épisodes, en collaboration avec le pionnier de ce type de distribution : Valve. L'accueil est froid après le premier épisode, et tous les projets en cours sont peu à peu cédés à d'autres studios pour renflouer une trésorerie entamée par les revers commerciaux. La compagnie ne sera créditée qu'en toute petite position au sein de son projet Medal of Honor : Airborne, dont la gloire revient à Electronic Arts Los Angeles.

En 2007, Robert Atkins sauve son siège de Président et la plupart des postes de son équipe en vendant Ritual Entertainment à MumboJumbo, devenant une division au sein de ce groupe spécialisé dans les jeux pour mobiles. Tom Mustaine, co-fondateur du groupe, avait quitté le navire dès 2006, allant fonder Escalation Studios qui a été renommé Bethesda Dallas en 2018.

R.I.P.

Trivia 1
Tout comme Apogee Software Productions, Ensemble Studios, Gathering of Developers, Hipnotic Interactive, id Software, ION Storm, Rogue Entertainment et Terminal Reality, Ritual Entertainment est originaire du Metroplex (région de Dallas-Forth Worth). Cette région est le troisième pôle de création de jeux vidéo, derrière San Francisco (No. 2) et Los Angeles (No. 1). Selon certains analystes, Apogee Software Productions serait à l'origine de cette industrie dans la région. Arrêtons-nous le temps d'une phrase pour faire un peu d'ethnologie de comptoir. Les sociétés de cette région sont réputées pour leur ouverture et leur décontraction. Quand des équipes de développeurs se croisent dans les établissements de restauration, elles se mêlent et échangent volontiers. Cela change, parait-il, d'une Californie faussement décontractée, vivant sous la dictature du secret et des clauses de non divulgation. Pour clore cette trivia que nous reproduirons sur les fiches des sociétés ici-même citées, notons que l'autre pôle de développement de jeux vidéo au Texas correspond à Austin et à sa région. Par ordre alphabétique, des sociétés comme Human Code, Iguana Entertainment ou encore Origin Systems, y ont leurs quartiers généraux.

Trivia 2
Certains ont attribué le retard de Prey à ce départ, voir le Trivia 3 de la société américaine 3D Realms Entertainment.

Trivia 3
"Hey, we messed up and couldn't get past some trademark issues. Our new name is Ritual Entertainment. Dig it !" (10 juin 1997).
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