ACCLAIM ENTERTAINMENT
Jeux (32)
1991
The Simpsons : Bart vs The Space Mutants
Développement1993
Krusty's Fun House
Édition1993
Mortal Kombat
Édition1993
T2 : The Arcade Game
Édition1994
Mortal Kombat II
Édition1995
D
Édition1995
I Have No Mouth and I Must Scream
Distribution1995
NBA Jam Tournament Edition
Édition1996
Alien Trilogy
Édition1996
Bad Mojo
Édition1996
Batman Forever
Édition1996
Bubble Bobble Also Featuring Rainbow Islands
Édition1996
Frank Thomas Big Hurt Baseball
Édition1997
Constructor
Édition1997
Fallout
Distribution en Europe1997
Magic : The Gathering - Battlemage
Édition1997
MDK
Distribution1997
The Reap
Distribution1997
Turok : Dinosaur Hunter
Édition1998
Die by the Sword
Distribution1998
Forsaken
Édition1998
Kitchenette
Distribution1998
M.A.X. 2 - Mechanized Assault & Exploration
Distribution en Europe1998
Powerboat Racing
Distribution en Europe1999
Machines : Wired for War
Édition1999
Re-Volt
Édition1999
Shadow Man
Édition1999
South Park
Édition1999
Turok 2 : Seeds of Evil
Édition2000
South Park Rally
Édition2002
Kick Off 2002
Édition2004
Kreed
Distribution en France
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Autres noms : Acclaim Entertainment, Inc., Acclaim Distribution, Inc., Acclaim Entertainment S.A., Acclaim Coin-Operated Entertainment, Inc., Acclaim Entertainment, Ltd., Acclaim Entertainment, GmbH, Acclaim Entertainment Espana SA
Acclaim est fondé par Greg Fischbach, Jimmy Scoropski et Robert Holmes. Les deux premiers sont des transfuges d'Activision (voir Trivia 1); Fischbach avait travaillé ensuite dans l'industrie du disque, chez RCA. Chose pour le moins surprenante, la société démarre sans le soutien d'aucun investisseur ("venture financing", comme on dit là-bas). Elle a été montée avec les économies de Fischbach et Scoropski. Ils choisissent également de se focaliser sur le marché de la NES, énorme aux Etats-Unis mais qui n'implique encore aucune société américaine, et d'éditer exclusivement des jeux réalisés par des studios externes. Pour lancer leur activité, ils cherchent quelques jeux japonais à importer, et éditent un des premiers titres NES de Rare, Wizards & Warriors. Ils se heurtent toutefois à la réticence de certaines chaines de magasins, qui exigent un nom connu sur la boîte pour mettre un jeu en rayons. Acclaim sort alors Rambo, Knight Rider et Airwolf, trois jeux japonais. Le succès arrive vite, Acclaim voit son chiffre d'affaires passer de 40 millions de dollars la première année à 70 millions la deuxième. Cependant, ce succès est rapidement bridé par le strict quota annuel de jeux imposé par Nintendo aux éditeurs de jeux NES. Les dirigeants de Nintendo of America se montrent inflexibles sur ce point, mais ils soufflent à Acclaim une astuce digne d'une soluce de Transport Tycoon : s'ils rachètent une autre compagnie éditrice sur NES, ils pourront s'emparer de leur quota et le cumuler au leur. Aussitôt dit, aussitôt fait, Acclaim rachète LJN en 1990 et double ainsi son quota de sorties !
L'impressionnante ascension d'Acclaim repose sur deux facteurs :
- Le recours intensif aux signatures de licences vendeuses. L'exemple de Rambo l'a montré, un nom connu sur la jaquette fait vendre. Acclaim signes des licences d'adaptation de tout ce qui pourrait plaire aux adolescents américains, que ce soit des séries TV (les Simpsons, les Tortues ninjas), du sport (la WWF), des blockbusters (Total Recall) ou des jeux d'arcade. Le développment des jeux basés sur ces licences est confié à des studios tiers comme Rare, Beam Software, Sculptured Software, Probe Software, Software Creations, Interplay...
- Les excellentes relations tissées avec les revendeurs et les chaines de magasins. Acclaim se montre aux petits soins avec eux en étant réactif aux demandes de réappovisionnement, en reprenant les invendus sans faire d'histoire, en participant à des opérations commerciales... Et les revendeurs le leur rendent bien, en mettant leurs jeux an avant et en les récompensant. Ainsi, Acclaim est nommé "Vendeur/partenaire du trimestre" par Wal-Mart fin 1990, et "Vendeur de l'année 1990" par Toys 'R Us quelques mois plus tard. Greg Fischbach lui-même est élu "Long Island businessman of the year 1990" par le club de l'école de commerce Wharton.
Grâce à son succès, Acclaim devient un partenaire stratégique pour Nintendo of America, qui leur accorde une faveur particulière durant l'été 1991 : le droit de produire eux-même leurs cartouches sans passer par les usines japonaises de Nintendo (faveur également offerte ensuite à Konami, Sunsoft et Activision). La fabrication est confiée à la société Key Tronic Manufacturing à Spokane; le premier jeu qui en sort est Smash T.V..
Néanmoins, Acclaim ne se satisfait plus de sa relation exclusive avec Nintendo. En 1991, ils lancent le label Flying Edge pour éditer des jeux sur consoles Sega sans s'attirer les foudres de leur partenaire historique. Ils commencent également à sortir des jeux sur micro-ordinateurs. Ils décident d'annoncer aux dirigeants de Nintendo of America leur décision de sortir des jeux pour Sega sous leur propre nom lors d'un dîner à Francfort (voir Trivia 2). Il faut dire qu'ils ont signé la licence d'un jeu d'arcade particulièrement impressionnant : Mortal Kombat...
Acclaim crée l'évènement le 13 septembre 1993, date connue comme le "Mortal Monday", qui voit la sortie simultanée de Mortal Kombat sur Super NES, Megadrive, Game Boy et Game Gear. Au total, Mortal Kombat se vend à six millions d'exemplaires. Sorties quasiment au même moment, les adaptations de NBA Jam, autre succès d'arcade de Midway, cumulent quatre millions de ventes. Le chiffre d'affaires pour l'année 1993 s'élève à 327 millions de dollars. C'est pour Acclaim une période faste de croissance par acquisitions : Acclaim Comics Inc. en 1994 (voir Trivia 3), Iguana Entertainment Inc., Lazer-Tron Corporation, Probe Entertainment et Sculptured Software, toutes quatre en 1995. En 1994, Acclaim s'achète un immeuble de 6000 m² à Glen Cove pour installer ses nouveaux locaux et ses équipements de motion capture, et ils ouvrent leur division Acclaim Coin-Operated Entertainment, une structure dirigée par Tom Petit, qui fabrique des machines à sous de casino et de foires, connues sous le nom de "ticket redemption games".
Par ailleurs, Acclaim et Interplay lancent Blackmarket, une joint-venture et une collection de ré-éditions budget uniquement sur le marché européen. Chacun des deux éditeurs cède quatre titres. Interplay cède Warcraft, Cyberia, Dungeon Master II et Descent alors qu'Acclaim cède WrestleMania, Bad Mojo, NBA Jam Tournament Edition et Mortal Kombat. Une ouverture à d'autres éditeurs est prévue et le lancement est programmé le 7 novembre 1996.
L'année 1995 est la dernière année profitable d'Acclaim : 567 millions de dollars de chiffres d'affaires sur l'année fiscale se terminant en août 1995. Ils subissent alors de plein fouet la baisse inexorable des ventes pour plateformes 16 bits, une mutation qu'ils avaient mal anticipée (Mortal Kombat II ne s'est vendu "qu'à" quatre millions d'exemplaires, ce qui reste énorme). Autre cause de ce retournement de situation : la fin du succès des jeux à licences auprès d'un public devenu plus exigeant (voir Trivia 4). Pour ne rien arranger, Acclaim a perdu les droits d'adaptation de la série Mortal Kombat et ne publie que la version Game Gear du troisième épisode. Acclaim clôt son deuxième trimestre fiscal (décembre 1995 - février 1996) par une perte de 55,8 millions de dollars (contre un bénéfice de 13,9 millions un an plus tôt), et un chiffre d'affaires en baisse de 71% par rapport à l'an passé (de 161,3 à 46,8 millions) ! Au quatrième trimestre fiscal (juin-août), les pertes s'élèvent à 162 millions de dollars, et l'action a chuté de 74%. Au premier trimestre fiscal 1997 : 19 millions de pertes pour un chiffre d'affaires de 53,3 millions (respectivement 595.000 dollars de bénéfices et 134,4 millions un an plus tôt). Pour endiguer cette chute vertigineuse, quatre mesures sont prises : arrêter de développer pour plateformes 16 bits, capitaliser sur ses licences les plus profitables (voir Trivia 5), développer des titres accrocheurs pour plateformes 32 bits (voir Trivia 6), mais surtout, diminuer ses coûts de fonctionnement en ayant recours à un licenciement massif de plus de 10% de ses effectifs (voir Trivia 7).
Ces mesures ne portant pas leurs fruits immédiatement. En tant que président et directeur général, Robert Holmes prend sur lui la responsabilité de la situation et est contraint à la démission en octobre 1996. Il est remplacé dans ses fonctions par Greg Fischbach, le cofondateur d'Acclaim. Ce dernier doit remettre de l'ordre au sein de la société et promeut à cet effet un certain Jim DeRose, auparavant président de Mattel USA, à la tête de l'exécutif nord-américain. La fermeture définitive d'Acclaim Coin-Operated Entertainment est l'une des premières mesures à être prise au premier trimestre de l'année 1998. Même si la société avait des projets en cours autour de la technologie Open Arcade d'Intel, tous ses développements en la matière sont stoppés puisque la volonté d'Acclaim est de ne plus s'adresser qu'au marché domestique.
Plutôt que de s'attarder sur la PlayStation, qui attire un nombre considérable d'éditeurs,Acclaim choisit de continuer de travailler avec Nintendo sur N64, une console qui promet pourtant des marges moins attractives à cause du support cartouche. Le pari est plutôt gagné pour Acclaim : malgré son retard (ce devait être un des jeux de lancement de la console), Turok : Dinosaur Hunter est un énorme succès, tout comme la gamme sportive qui comprend NFL Quarterback Club, All-Star Baseball 99 et Jeremy McGrath Supercross 98. Sur l'année fiscale 97/98, la baisse du prix des cartouches facturé par Nintendo à ses partenaires contribue également aux bons résultats et au retour aux bénéfices d'Acclaim, pour qui les jeux N64 constituent la moitié de son chiffre d'affaires.
Une réorganisation de l'ensemble des studios de développement est opérée, et la division "sports" fait appel à des personnalités présentes à son stand de l'E3 d'Atlanta en 1998 : Brett Favre de la NFL, Keith Van Horn de la NBA ou encore le champion de motocross Jeremy McGrath. Mais c'est une autre personne qui a davantage marqué les mémoires, une "jeune fille abandonnée" qui signe des autographes sous le nom de "Donna D" (voir Trivia 8). Néanmoins, en 2000, les ventes déclinantes sur N64 et le retard des nouveaux titres font replonger la société dans le rouge vif, avec un chiffre d'affaires en baisse de 56% (188,6 millions de dollars, contre 431 millions l'année précédente, et 131,7 millions de pertes). Ne respectant plus les critères relatifs à ses actifs, elle perd sa place au marché principal du NASDAQ et se retrouve rétrogradée dans le Small Cap Market. En 2002, elle ferme le studio Acclaim Studios Teesside (ex-Iguana UK) puis début 2004 les autres studios anglais : Acclaim Studios Cheltenham (anciennement, Probe Entertainment) et Acclaim Studios Manchester (anciennement, Software Creations). En septembre 2004, Acclaim est déclaré en banqueroute et les quelques studios américains restants sont fermés. R.I.P.
En 2005, Howard Marcks, ancien directeur général d'Activision, rachète le nom et le logo Acclaim pour créer une nouvelle société, Acclaim Games, dont l'activité principale est la distribution de MMORPGs asiatiques en Amérique du Nord et en Europe.
Adresse (US) : One Acclaim Plaza, Glen Cove, NY 11542.
Adresse (AU) : 96-106 Pelham Street, Carlton, Victoria, 3053.
Adresse (JP) : 3F Minami-Aoyama Building, 1st Floor, 6-11-1, Minami-Aoyama, Minato-ku, Tokyo 107-0062.
Adresse (UK) : Moreau House, 112-120 Brompton Road, Knightsbridge, London SW3 1JJ.
Adresse (GE) : Leuchtenbergring 20, 81677 München.
Adresse (FR) : 12/14 Rond Point des Champs Elysées, 75008 Paris.
Trivia 1
On notera qu'a été respectée la tradition des anciens d'Atari qui choisissent un nom de compagnie qui les fait passer avant leurs ex-collègues et désormais rivaux dans l'annuaire : Atari, Activision, Accolade, et maintenant Acclaim.
Trivia 2
L'anecdote est racontée dans le livre "Consoles Wars" : arrivés à Francfort et accueillis par les deux dirigeants de Nintendo of America, Minoru Arakawa et Howard Lincoln, Greg Fischbach et Jimmy Scoropski montent dans un taxi qui fait une terrible embardée quelques minutes plus tard, sous les yeux horrifiés de leurs hôtes, installés dans un autre taxi qui les suivait de près. Fischbach et Scoropski s'en sortent miraculeusement sans égratignures, et le soulagement est tel que leur annonce lors du dîner qui suit ne soulève aucune récrimination chez leurs interlocuteurs.
Trivia 3
Certains des personnages Acclaim Comics deviendront des jeux vidéos : Turok et Shadow Man sont les plus connus.
Trivia 4
Il faut bien admettre qu'Acclaim a parié sur tous les mauvais chevaux : "Batman Forever", "Judge Dredd", "Cutthroat Island", autant de films qui ont été d'immenses échecs critiques et commerciaux. "Batman Forever" a même été décliné en deux versions : l'adaptation du film, et l'adaptation du jeu d'arcade tiré du film - à ne pas confondre avec Street Fighter : The Movie, l'adaptation du film tiré du jeu d'arcade, et elle aussi éditée par Acclaim !
Trivia 5
La société, et c'est je pense un raté, s'est néanmoins débarrassée de la licence Mortal Kombat auprès des sociétés américaines Williams et Midway. Elle ne profitera ainsi pas de Mortal Kombat 3 ni de Mortal Kombat 4. Pour autant, NBA Jam Tournament Edition aura bien une suite avec NBA Jam Extreme qui sera naturellement disponible pour Windows 95, consoles PlayStation et Saturn.
Trivia 6
Parmi une trentaine, trois titres sont évoqués dans cette optique par un communiqué de presse : Space Jam, pour DOS, PlayStation et Saturn, doit accompagner la sortie du film éponyme qui fait le buzz grâce aux featurings de Michael Jordan et de Bugs Bunny. Battlecruiser 3000 A.D. est lui aussi annoncé, mais il fait figure d'arlésienne, après sept années de développement. Le titre qui fait le plus sensation est néanmoins Magic : The Gathering - Battlemage, que nous vous proposons sur le site. Annoncé tout comme Space Jam, pour DOS, PlayStation et Saturn, cette dernière version a finalement été annulée suite à un dépassement de budget. Quant à Magic : The Gathering - Battlemage, s'il a fait du bruit, ce n'est pas uniquement grâce à la licence Magic, mais aussi parce qu'il a damé le pion à Magic : The Gathering de MicroProse Software et ce, malgré un accord passé entre les deux sociétés.
Trivia 7
Avant que la direction d'Acclaim ne soit remerciée, 100 des 950 salariés des implantations Acclaim des états de New-York, du Texas, de l'Utah et du Royaune-Uni sont licenciés en septembre 1996. Les licenciements touchent des postes administratifs, et non de développement.
Trivia 8
Sur la fiche du jeu Forsaken, vous ne manquerez pas de consulter ses publicités étasuniennes ! Là-bas, le jeu bénéficie également d'un boitage avantageux, alors qu'en Europe, il est franchement plus triste ... Acclaim ne semble jamais avoir dévoilé l'identité complète de la personne en question (à défaut d'autre chose, je me suis tapé tous ses communiqués de presse). Après quelques recherches assez ardues et pénibles (nan, je déconne), la demoiselle abandonnée en question serait un modèle de romans-photo et de séries soft. On retrouve ses photos sur des sites archivés parfois un peu louches, ainsi que des vidéos de présentation d'elle et de sa famille, tout aussi louches. Assurément, elle évolue au sein d'un micro-climat favorable qui l'oblige à porter des maillots de bains fortement échancrés ! Comme nous ne mangeons pas de ce pain-là, je ne propose aucun lien, mais comme Acclaim n'a pas crédité son modèle, je le fais à sa place : Donna DeCianni.
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