LES 1001 JEUX VIDEO AUXQUELS IL FAUT AVOIR JOUE DANS SA VIE
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- 1001 Video Games You Must Play Before You Die
Octobre 2010 / Universe - Les 1001 jeux vidéo auxquels il faut avoir joué dans sa vie
Septembre 2011 / Flammarion
Commentaire
Forte d'un grand nombre de titres plus ou moins pertinents, la collection "1001 trucs à essayer dans sa vie" se devait d'avoir un volume consacré aux jeux vidéo. C'est chose faite depuis 2010. La maquette reprend celle de la collection, chaque jeu est décrit sur une demi-page avec éventuellement une illustration. La description mentionne le genre, l'équipe de développement et l'année de la première version. En revanche, si un jeu a été adapté sur plusieurs plateformes, les auteurs se contentent d'un "Multisupport" trop vague, alors qu'il aurait été plus judicieux d'indiquer la plateforme d'origine, ainsi que les meilleures versions (c'est parfois indiqué dans le texte). Les illustrations peuvent parfois être erronées; ainsi, celle de Choplifter correspond à la version arcade, sortie bien après celle sur Apple II.
Passons maintenant à la sélection. Comme on pouvait le craindre, les auteurs usent et abusent des épisodes de sagas : 8 Mario (hors kart, Luigi et RPG), 12 Zelda, 9 Final Fantasy (hors Tactics), 6 Resident Evil, 10 Grand Theft Auto, 4 Call of Duty, 6 Metal Gear Solid... Les jeux pré-2000 totalisent 430 entrées, soit près de la moitié du livre. Dans cette sélection, les jeux sur micros sont très bien représentés, et la majorité des plus grands noms sont au rendez-vous, bien que le choix de certains épisodes laisse sceptique (Star Control 3, Wing Commander IV). Cependant, on repère vite un détail qui cloche : cette sélection est beaucoup trop anglo-centrée. Et pour cause, l'ouvrage a été supervisé par Tony Mott, rédacteur en chef d'Edge, et parmi les 37 collaborateurs, 14 ont travaillé pour Edge ou Edge Online (parfois aussi pour PC Gamer et The Guardian). Certes, Edge fut un des magazines britanniques les plus sérieux, mais il faut être un peu gonflé pour le qualifier de "véritable bible de tous les passionnés". Et de fait, la sélection reflète surtout les goûts des critiques et du public anglais. Ainsi, les jeux d'aventure LucasArts pré-1999 sont tous sélectionnés (sauf Indiana Jones and the Last Crusade, curieusement), alors que la présence de Full Throttle, The Dig et The Curse of Monkey Island (au moins) est tout à fait discutable. Les critiques en question méprisaient souvent les jeux Sierra, et, fort logiquement, leur seul jeu d'aventure sélectionné est Gabriel Knight : The Beast Within - c'est aussi un des très rares jeux avec de la FMV, une autre de leurs têtes de turc favorites. Les jeux de Bullfrog, Sensible Software, Julian Gollop et autres auteurs anglais ne manquent pas non plus.
Une conséquence évidente de cette surabondance de jeux japonais et anglais, c'est que les jeux d'autres nationalités sont moins présents, et les genres typiquement américains sont carrément rayés de la carte. Les wargames à tour ? Totalement absents. Les échecs ou autres jeux de réflexion ? A l'exception d'Archon, pas un Battle Chess ou un Shanghai à l'horizon. Les simulateurs de vol ? Il faut attendre 2006 pour en voir un (Flight Simulator X). Les sous-marins ? Rien avant Silent Hunter III. Le football américain ? Ses seuls représentants pré-2000, John Madden Football et Tecmo Super Bowl, sont destinés aux consoles. Le base-ball ? MLB 09 (2009), et c'est tout. On trouve le même problème avec les choix plus audacieux de jeux novateurs ou méconnus. Bien sûr, cela fait plaisir de voir Exile, Mercenary, Hunter et même Deus Ex Machina. En revanche, pas de Sundog, de Starflight, de Balance of Power, d'Empire, de Life & Death...
Pour finir, un mot sur la version française du livre. Tout d'abord, grosse déception : la préface d'origine, signée Peter Molyneux, a été remplacée par un texte totalement dépourvu d'intérêt de Marcus, qui est mentionné pour avoir travaillé avec - on ne rit pas, je cite - "les plus prestigieux titres de la presse spécialisée comme Micro News, Tilt ou Consoles+". On a vraiment les célébrités qu'on mérite ! Le contributeur français, William Audureau, a procédé à plusieurs échanges dans la sélection. La présence de Herzog Zwei et Return to Zork dans l'édition d'origine était certes contestable, et l'ajout de Football Manager, Where in the World Is Carmen Sandiego et Kick Off est une bonne chose, mais rejeter Combat, M.U.D., A Mind Forever Voyaging et Mechwarrior 2 est une mauvaise idée, surtout si c'est pour mettre trois jeux japonais supplémentaires (Sheriff, Dragon Quest V, Mystic Quest) et le peu original Rayman (l'occasion de caser une fois de plus l'expression prétentieuse french touch). Enfin, la traduction de certaines tournures anglaises sent un peu trop le "mot à mot". Dans le genre, ce n'est pas pire que l'édition française de PC Review, mais une adaptation plus libre n'aurait pas fait de mal.
Forte d'un grand nombre de titres plus ou moins pertinents, la collection "1001 trucs à essayer dans sa vie" se devait d'avoir un volume consacré aux jeux vidéo. C'est chose faite depuis 2010. La maquette reprend celle de la collection, chaque jeu est décrit sur une demi-page avec éventuellement une illustration. La description mentionne le genre, l'équipe de développement et l'année de la première version. En revanche, si un jeu a été adapté sur plusieurs plateformes, les auteurs se contentent d'un "Multisupport" trop vague, alors qu'il aurait été plus judicieux d'indiquer la plateforme d'origine, ainsi que les meilleures versions (c'est parfois indiqué dans le texte). Les illustrations peuvent parfois être erronées; ainsi, celle de Choplifter correspond à la version arcade, sortie bien après celle sur Apple II.
Passons maintenant à la sélection. Comme on pouvait le craindre, les auteurs usent et abusent des épisodes de sagas : 8 Mario (hors kart, Luigi et RPG), 12 Zelda, 9 Final Fantasy (hors Tactics), 6 Resident Evil, 10 Grand Theft Auto, 4 Call of Duty, 6 Metal Gear Solid... Les jeux pré-2000 totalisent 430 entrées, soit près de la moitié du livre. Dans cette sélection, les jeux sur micros sont très bien représentés, et la majorité des plus grands noms sont au rendez-vous, bien que le choix de certains épisodes laisse sceptique (Star Control 3, Wing Commander IV). Cependant, on repère vite un détail qui cloche : cette sélection est beaucoup trop anglo-centrée. Et pour cause, l'ouvrage a été supervisé par Tony Mott, rédacteur en chef d'Edge, et parmi les 37 collaborateurs, 14 ont travaillé pour Edge ou Edge Online (parfois aussi pour PC Gamer et The Guardian). Certes, Edge fut un des magazines britanniques les plus sérieux, mais il faut être un peu gonflé pour le qualifier de "véritable bible de tous les passionnés". Et de fait, la sélection reflète surtout les goûts des critiques et du public anglais. Ainsi, les jeux d'aventure LucasArts pré-1999 sont tous sélectionnés (sauf Indiana Jones and the Last Crusade, curieusement), alors que la présence de Full Throttle, The Dig et The Curse of Monkey Island (au moins) est tout à fait discutable. Les critiques en question méprisaient souvent les jeux Sierra, et, fort logiquement, leur seul jeu d'aventure sélectionné est Gabriel Knight : The Beast Within - c'est aussi un des très rares jeux avec de la FMV, une autre de leurs têtes de turc favorites. Les jeux de Bullfrog, Sensible Software, Julian Gollop et autres auteurs anglais ne manquent pas non plus.
Une conséquence évidente de cette surabondance de jeux japonais et anglais, c'est que les jeux d'autres nationalités sont moins présents, et les genres typiquement américains sont carrément rayés de la carte. Les wargames à tour ? Totalement absents. Les échecs ou autres jeux de réflexion ? A l'exception d'Archon, pas un Battle Chess ou un Shanghai à l'horizon. Les simulateurs de vol ? Il faut attendre 2006 pour en voir un (Flight Simulator X). Les sous-marins ? Rien avant Silent Hunter III. Le football américain ? Ses seuls représentants pré-2000, John Madden Football et Tecmo Super Bowl, sont destinés aux consoles. Le base-ball ? MLB 09 (2009), et c'est tout. On trouve le même problème avec les choix plus audacieux de jeux novateurs ou méconnus. Bien sûr, cela fait plaisir de voir Exile, Mercenary, Hunter et même Deus Ex Machina. En revanche, pas de Sundog, de Starflight, de Balance of Power, d'Empire, de Life & Death...
Pour finir, un mot sur la version française du livre. Tout d'abord, grosse déception : la préface d'origine, signée Peter Molyneux, a été remplacée par un texte totalement dépourvu d'intérêt de Marcus, qui est mentionné pour avoir travaillé avec - on ne rit pas, je cite - "les plus prestigieux titres de la presse spécialisée comme Micro News, Tilt ou Consoles+". On a vraiment les célébrités qu'on mérite ! Le contributeur français, William Audureau, a procédé à plusieurs échanges dans la sélection. La présence de Herzog Zwei et Return to Zork dans l'édition d'origine était certes contestable, et l'ajout de Football Manager, Where in the World Is Carmen Sandiego et Kick Off est une bonne chose, mais rejeter Combat, M.U.D., A Mind Forever Voyaging et Mechwarrior 2 est une mauvaise idée, surtout si c'est pour mettre trois jeux japonais supplémentaires (Sheriff, Dragon Quest V, Mystic Quest) et le peu original Rayman (l'occasion de caser une fois de plus l'expression prétentieuse french touch). Enfin, la traduction de certaines tournures anglaises sent un peu trop le "mot à mot". Dans le genre, ce n'est pas pire que l'édition française de PC Review, mais une adaptation plus libre n'aurait pas fait de mal.